La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est dite opposée, jeudi, à la vente de médicaments en dehors des pharmacies, en réponse à l'Autorité de la concurrence qui venait de s'y déclarer favorable pour les produits non remboursés. Marisol Touraine "réaffirme son attachement au monopole officinal sur les médicaments, qui permet à notre pays de sécuriser leur dispensation et d'agir efficacement contre la contrefaçon, tout en garantissant l'accès de nos concitoyens aux médicaments sur l'ensemble du territoire", est-il écrit dans un communiqué.
Dans son avis consultatif rendu dans la matinée, l'Autorité de la concurrence a préconisé une libéralisation "limitée et encadrée" de la vente des médicaments non remboursés, qui permettrait selon elle de faire baisser leur prix de vente de 11,4% à 16,3%. Elle estime que la vente des médicaments non remboursés dans les supermarchés et autres points de distribution, en présence d'un diplômé en pharmacie, engendrerait une économie globale d'environ 270 millions d'euros par an. Par la réaction de Marisol Touraine, le gouvernement oppose une fin de non recevoir à cette proposition.
La ministre se dit également "attentive" à ce que les négociations en cours sur la rémunération des pharmaciens "débouchent rapidement". En outre, en ce qui concerne la distribution en gros de médicaments, elle missionne l'inspection générale des affaires sociales (Igas) "afin de dresser un état des lieux de la situation et de proposer des évolutions, après avoir entendu l'ensemble des acteurs de la chaîne du médicament".