La chasse est ouverte. Depuis mercredi en France – mardi aux Etats-Unis – il est possible de se doter d'une adresse internet terminant en .xxx. Ce type de domaine permet de regrouper les sites pour adultes sous une même appellation et un meilleur référencement pour les propriétaires, selon ICM registry, le détenteur de l'extension, qui se battait depuis 2007 pour la création de .xxx.
La vente du "triple X" s'est faite en deux temps : une première période, du 7 septembre au 31 octobre, pour les professionnels et les titulaires des droits de propriété intellectuelle, et une seconde, depuis mardi pour tout le monde, sur le principe du "premier arrivé, premier servi". Contre 89 euros par an, chacun peut donc désormais détenir son site internet en .xxx.
Si les noms de domaines, dans leur majorité, se sont écoulés contre une centaine d'euros en moyenne, d'autres extensions se sont envolées. Ainsi, ICM registry s'est félicité d'avoir vendu en octobre Gay.xxx pour 375.000 euros, "le 5e prix le plus élevé pour un nom de domaine en 2011".
Plus de 10 millions d'euros de recette
Dans l'ensemble, le "triple X" est un succès commercial pour son exploitant. ICM registry tablait à l'origine sur 10.000 demandes d'achat… elle en a reçu 80.000 lors de la première phase de vente. Et au total, ce sont plus de 500.000 noms de domaine qui ont été vendus sous cette extension.
L'autorisation de vendre des adresses en .xxx a été un long combat pour l'entreprise qui les commercialise. Depuis 10 ans, ICM registry tente d'imposer son "triple X" qui a finalement été autorisé en mars par l'Icann, l'organisme qui réglemente les noms de domaine du monde entier. Selon ICM registry, le .xxx permet d'identifier clairement les sites pour adultes et d'éviter ainsi à l'internaute d'y tomber par hasard.
Plusieurs principes, notamment la protection de l'enfance, les droits d'auteur et la vie privée des internautes y seront respectés, assure l'entreprise américaine. Mais il n'est pas obligatoire pour les sites pornographiques et les professionnels du charme de détenir ce type d'extension.
"Pratiques anti-concurrentielles"
Ce qu'elles réfutent. YouPorn ou Playboy, accompagnés de beaucoup d'autres ont ainsi déposé plainte le 16 novembre contre l'Icann. Ils dénoncent des pratiques anti-concurentielles et déplorent l'obligation qui leur est faite, selon eux, d'acquérir une extension xxx.
"Par exemple, YouPorn.com est dans l'obligation d'empêcher toute autre personne de créer un site utilisant l'adresse proche YouPorn.xxx. Sinon les consommateurs cherchant à visiter YouPorn.com pourront arriver sur YouPorn.xxx, ce qui causerait à YouPorn.com un manque à gagner et nuirait à sa réputation", indique la plainte, dévoilée par Le Monde.
De nombreuses autres entreprises présentes sur le web se sont levées contre ce .xxx. L'apparition de cette extension les oblige à acheter un nouveau nom de domaine à 229 euros pour éviter le cybersquattage, qui pourrait s'avérer dommageable pour leur image. Ainsi, à six mois de l'élection présidentielle, le président de la République s'est semble-t-il protégé en achetant www.nicolassarkozy.xxx.