Quatre des six personnes interpellés vendredi soir à Trappes, dans les Yvelines, ont été placées en détention provisoire dimanche. Les quatre jeunes hommes, âgés de 18 à 24 ans font partie des six personnes mises en garde à vue vendredi soir après les affrontements qui ont eu lieu près du commissariat de la ville. Ils sont convoqués pour un procès en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Versailles lundi après-midi. Un autre jeune homme a été relâché faute d'éléments mais l'enquête se poursuit. Le dernier a été laissé libre sous contrôle judiciaire et doit être jugé en septembre.
Un contrôle d'identité qui tourne mal. La situation était toujours tendue dimanche aux abords du commissariat où un groupe a défié les forces de l'ordre avant d'être dispersé. Au même endroit vendredi soir, 250 habitants du quartier avaient affronté les forces de l'ordre. A l'origine des heurts, le placement en garde à vue d'un homme qui avait tenté d'étrangler un policier lors d'un contrôle de sa femme. Celle-ci se trouvait en infraction pour port d'un voile intégral dans l'espace public.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a affirmé dimanche ne pas douter "un seul instant" de l'attitude respectueuse des policiers lors du contrôle de cette femme. La loi interdisant le port du voile intégral "doit s'appliquer avec discernement, avec le respect des personnes. Je ne doute pas un seul instant que c'est ce qu'ont fait ces policiers", a-t-il déclaré à BFM TV. Le mari de cette femme a été remis en liberté dans la journée de samedi et placé sous contrôle judiciaire. Ce Français converti à l'islam, âgé de 21 ans, sera convoqué prochainement devant un tribunal.
Un dispositif maintenu. De nouveaux incidents, moins graves, ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche avec notamment des dégradations de mobiliers urbains et des incendies de véhicules. Quatre jeunes hommes ont à leur tour été interpellés pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre. Dimanche, le dispositif de sécurité était toujours renforcé dans le secteur des Merisiers, un quartier classé Zone urbaine sensible (Zus) où se trouve le commissariat. "Compte-tenu des incidents qui ont émaillé la nuit (...), un dispositif de sécurité conséquent sera maintenu jusqu'à ce que le calme revienne de manière pérenne", a annoncé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls dans un communiqué. La trentaine de fourgons de CRS qui entourent le commissariat de Trappes devrait donc rester sur place.