Tristane Banon monte une fois de plus au créneau contre Dominique Strauss-Kahn, qu’elle accuse de tentative de viol. Devant une centaine de manifestants venus la soutenir et une nuée de journalistes, samedi place du Châtelet à Paris, elle a dit "espérer" que l'affaire DSK sera jugée par une cour d'assises. Ce rassemblement a eu lieu à l’initiative de la journaliste et de plusieurs associations féministes comme Paroles de Femmes ou les Mariannes de la diversité.
Tristane Banon s’est dite "assez heureuse de voir que la justice suit son cours. Ils ont décidé jusqu'à présent de traiter Monsieur Dominique Strauss-Kahn comme un justiciable comme un autre". Le parquet de Paris a en effet voulu confronter Dominique Strauss-Kahn à Tristane Banon la semaine prochaine.
"J'ai tout perdu"
Interrogée sur la perspective de cette confrontation, la jeune femme a avoué avoir "peur", "évidemment". "Evidemment je ne vais pas dormir la veille", a-t-elle encore ajouté.
Entourée de sa mère Anne Mansouret et de son avocat David Koubbi, elle a tenu à se justifier : "je n'avais rien à gagner ici. Ni une notoriété dont je ne souhaite à personne de l'avoir, ni de l'argent", a-t-elle déclaré, affirmant que si elle gagnait de l’argent, elle le donnerait à des associations.
"On me traite [...] comme une menteuse"
Visiblement très émue, Tristane Banon s'est érigée en porte-voix de toutes les victimes d'agressions sexuelles : "je ne peux pas admettre que ce soir il y aura eu 208 femmes violées parce qu’on va les traiter comme on me traite : comme une menteuse, comme une trop belle, comme une trop moche, comme une trop noire, comme une trop étrangère comme une trop pas comme il faut", s'est-elle exclamée à la tribune.
Et de renchérir : "j'avais tout à perdre, et à certains égards j'ai tout perdu". Devant la communiste Marie-Georges Buffet et la romancière Christine Angot, elle a souhaité "que les choses changent et qu'il n'y ait pas d'autres Tristane Banon car ce n'est pas drôle aujourd'hui d'être Tristane Banon".