Le millésime 2011 avait été exceptionnel. L'année 2012 devrait être un peu moins bonne. Selon les estimations du ministère de l'Agriculture, les vignerons devraient récolter cet été un peu plus de 44 millions d'hectolitres de vin. Un chiffre en net recul par rapport au record de l'année dernière.
Une récolte exceptionnellement basse
Les dernières prévisions, établies début août par le service de la statistique et de la prospective du ministère de l'Agriculture (SSP), indiquent que la récolte 2012 sera inférieure de 13% à celle de l'an dernier. Avec 44,1 millions d'hectolitres, la prévision est inférieure la moyenne des dix dernières années qui s'établissait à 50 millions d'hectolitres.
Pour Jérôme Despey, président du conseil spécialisé viticulture à France AgriMer qui gère les filières agricoles au ministère de l'Agriculture interrogé sur Europe 1, la production 2012 sera même "l'une des plus faibles depuis 20 ans".
Aucune région ne semble épargnée par cette tendance. En Champagne, la baisse de production pourrait même atteindre les 26%, selon le SSP. Les vignobles du Jura (-22%) et de Charente (-18%) sont aussi parmi les plus touchés.
Pas épargnés par la météo et les maladies
Les conditions climatiques de cet hiver ont été particulièrement mauvaises pour la vigne, explique Jérôme Despey. Le gel a durement sévi en Champagne, en Alsace et dans les Côtes du Rhône, notamment. Puis le printemps a été marqué par des averses de grêle qui ont abîmé les cultures, notamment dans le Var au mois de mai. "Et au moment de la floraison, quand la fleur constitue la grappe, nous avons eu un phénomène d'abortement, qui fait que les baies sont moins grosses", ajoute Jérôme Despey. Les vignerons sont par ailleurs actuellement très inquiets à cause des maladies, favorisées par la météo peu clémente du mois de juillet.
Mais baisse de la production ne signifie pas pour autant baisse de la qualité, prévient Jérôme Despey. "Ce sont souvent les années où il y a eu des petites récoltes en terme de production qui font les bons millésimes", assure le spécialiste. Tout n'est pas gagné néanmoins, modère-t-il encore. "On a encore un mois de grande vigilance devant nous. Mais sauf incident climatique nouveau, on devrait avoir un millésime prometteur", affirme Jérôme Despey.