Trois fans de Johnny Hallyday étaient jugés lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé, injurié et menacé fin 2009 sur Facebook le Dr Stéphane Delajoux, qu'ils tenaient alors pour responsable de graves ennuis de santé de leur idole. "Johnny était entre la vie et la mort, je passais mes journées à pleurer. J'ai agi sous le coup de la colère. Johnny, c'est toute ma vie", a expliqué Laurent, un Lillois de 43 ans, seul des trois prévenus à s'être présenté au tribunal. Les deux autres sont une Belge, mère de famille, et une jeune femme de Saint-Nazaire.
"Surveille tes arrières mec, tu es seul face à des milliers de fans qui veulent ta peau, ce n'est que le début", avait commenté le fan lillois sur Facebook, alors que des admirateurs du rocker avaient constitué sur le réseau social un groupe baptisé "Delajoux droite, Delajoux gauche, frappe où tu veux". Le médecin, qui avait porté plainte, était par ailleurs traité de "bouffon" ou "pauvre nul" par les fans, qui l'accusaient eux aussi d'avoir "massacré" et "charcuté" leur idole.
"Aujourd'hui, je regrette. J'ai vu une interview du Dr Delajoux, effectivement, il y a peut-être des trucs que Johnny n'aurait pas dû faire, mais à l'époque, on avait une seule version des faits", a-t-il ajouté. La procureure, Annabelle Philippe, a de son côté déploré que les gens n'aient "pas conscience de l'impact d'internet", s'échangeant "des messages accessibles à tout le monde, comme s'ils s'échangeaient des mails". "Je pense qu'une amende assez importante s'impose, notamment au regard des menaces", a-t-elle estimé. Le tribunal rendra sa décision le 12 février.