Où en est la rénovation du parc français d'ascenseur ? La question est à nouveau posée après l'accident parisien de jeudi, qui a coûté la vie à un agent de maintenance et dans lequel trois collègues de la victime ont été plus ou moins grièvement blessés. Au lendemain de ce nouvel accident, Hervé Lasseigne, le président de la Fédération des indépendants experts et bureaux de contrôle ascenseurs (FIEBCA) a jugé utile de faire un point sur la situation actuelle. Europe1.fr la décrypte.
La situation générale. 450.000 ascenseurs sont en circulation en France. Sur l'ensemble du parc, 50% ont plus de 25 ans et beaucoup ont pris du retard dans le long et coûteux processus de rénovation. La FIEBCA tient pour preuve des statistiques alarmantes : plus de 50% des appareils n'auront pas passé le contrôle technique en fin d'année pourtant peu coûteux (300€) au vu des dégâts que cela peut engendrer.
"Les propriétaires ont une responsabilité", estime l'expert :
Un retard à rattraper. Dans la loi urbanisme et habitat de 2003 figure un item sur les ascenseurs. Il définit les conditions à suivre pour renouveler le parc français et fixe trois échéances : décembre 2010, juillet 2013 et juillet 2018. La première concerne les dispositifs de sécurité essentiels : verrouillage des portes palières, freinage d'urgence… et une série de mesure pour protéger le technicien. "Force est de constater que cette modernisation ne se fait pas au rythme de la loi", déplore Hervé Lasseigne. "Même si l'échéance est dépassée, il faut faire réaliser les travaux et le contrôle technique quinquennal", rappelle-t-il, pour éviter d'autres accidents.
"2013, c'est demain". La deuxième échéance a été fixée au 3 juillet 2013. A cette date, les ascenseurs devront atteindre une précision d'arrêt à chaque étage et la mise en place d'une téléalarme pour l'usager et le technicien. Problème : pour de nombreuses copropriétés, cette échéance s'avère être très coûteuse, environ 30.000 euros, soit 65% environ des budgets totaux de la réforme. En général, il est nécessaire de remplacer les armoires de commandes et les treuils.
Pour cette étape importante, Hervé Lasseigne rappelle que l'échéance est toute proche. "Entre l'étude, l'appel d'offres, les négociations et le choix du prestataires et la réalisation des travaux, il est nécessaire de prévoir environ un an", estime-t-il. D'où le besoin d'y plancher tôt, d'autant "que l'ensemble nécessitera souvent deux assemblées générales".
2018, pour finir. Plus éloignée, la dernière échéance concerne essentiellement la protection contre une survitesse en montée. Mais deux ans avant, en 2016, un nouveau contrôle technique quinquennal aura été, en principe, été effectué…