La volonté du gouvernement de réduire la vitesse sur les routes secondaires à 80 km/h passe mal auprès des associations de motards et des automobilistes. Selon eux, les efforts se concentrent trop sur la vitesse et pas assez sur l’alcool. Eric Thiollier, délégué général de la Fédération française des motards, a certifié lors d’un débat dans Europe 1 soir qu’en moyenne, un Français souffle dans un alcootest une fois tous les cinq ans. Et c’est vrai, confirme Laurent Guimier.
Une moyenne, études à l’appui. L’Automobile Club et l’Argus se sont penchés sur le sujet. Ils ont lancé une grande enquête qui leur a permis de mixer deux données et en tirer une moyenne du contrôle d’alcoolémie en France. En France, il y a 9 millions de tests préventifs par an au bord des routes, selon l’Observatoire des drogues et toxicomanies et les Français roulent (tous véhicules confondus) 565 milliards de kilomètres par an. Soit un contrôle tous les 63.000 kilomètres, a calculé Laurent Guimier. Ce qui rapporté au 13.000 kilomètres parcourus par un Français en moyenne donne un alcootest tous les 4 ans et 9 mois. Evidemment, "la probabilité d’être contrôlé à proximité d’une boîte de nuit un dimanche à deux heures du matin est plus forte qu’à 15 heures en centre-ville de Clermont-Ferrand", nuance dans un sourire Laurent Guimier.
Les radars, un outil trop répressif. En opposition avec ces contrôles très aléatoires de l’alcoolémie, le motard dénonce la probabilité d’être flashé "plusieurs fois par jour", du fait du nombre d’appareils automatiques et des contrôles policiers. "Une affirmation exagérée", assure Laurent Guimier. Toutefois, comme l’affirme les associations, la baisse de la vitesse autorisée augmente bien le nombre de flashs. Selon la préfecture de police de Paris, depuis que le périphérique est passé à 70 km/h au lieu de 80 km/h, le nombre moyen de flashs est passé de 1.000 à 1.200 par jour, soit une hausse de 20%.
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