Un baron de la coke replonge... un peu

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Interpellé à Paris en 2011 avec 19 kg, Michel Curtet, 66 ans, a écopé mercredi de quatre ans de prison.

Dans le milieu, on le surnomme "le Blond" ou encore "Mongolito", sans que l'on sache vraiment pourquoi. Michel Curtet, 66 ans, un baron français de la cocaïne, a été condamné mercredi à quatre ans de prison. Une peine étonnamment légère au regard de son pedigree et des faits qui lui étaient reprochés. En cause : une enquête de police pointée du doigt.

En 2011, 19 kilos dans une valise. Michel Curtet est arrêté dans un restaurant du Marais, à Paris, en avril 2011, par les hommes de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Octris). Dans cet établissement, les stups découvrent deux valises. La première, attribuée à notre homme, contient 19 kilos de poudre. La seconde est plus légère : 6 kilos, appartenant à un autre trafiquant interpellé dans la cave du restaurant. Pour les policiers parisiens, cette prise apparaît comme une revanche : "le Blond" est une pointure, entrée dans les annales du trafic de poudre blanche quelques années auparavant.

Six tonnes de colombienne en 2005. En novembre 2005, Michel Curtet avait déjà été interpellé en flagrant délit à Lisbonne, au Portugal. L'homme s'apprêtait alors à fourguer de 6 tonnes de cocaïne colombienne pure à des policiers locaux infiltrés. Cette saisie, équivalente à 210 millions d'euros sur le marché de la revente, reste l'une des plus importantes jamais réalisée dans toute l'Union Européenne. A cette époque, rapporte France-Soir en 2011, Curtet est un véritable nabab de la poudre. L'homme est propriétaire de plusieurs villas dans la région de Marbella, la ville où est installée toute la nomenklatura de la dope européenne, sur la Costa Del Sol, en Espagne. Au Portugal, il écope d'une peine de douze ans de prison en mars 2008. Dès 2010, il est autorisé à purger le reste de sa peine en France, sous le régime de semi-liberté. On connaît la suite.

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Plutôt vieux monsieur que Pablo Escobar. Retour en 2013. Mardi à l'audience, l'homme sur le banc des prévenus n'a pas l'allure d'un grand voyou. Avec ses  lunettes rafistolées par un bout de scotch, sa longue barbe blanche, sa béquille et son corset, l'homme ressemble plus à un vieux monsieur qu'à un Pablo Escobar. Jugé pour sa valise de 20 kilos de cocaïne, ce Michel Curtet là est bien loin de celui du "gros coup" de Lisbonne. Mais l'enquête semble cette-fois nettement moins bien menée. Pour "le Blond" et ses avocats, cette affaire ressemble beaucoup à un coup monté.

Deux suspects colombiens et une valise de poudre. Les enquêteurs n'ont jamais pu identifier deux autres suspects de ce dossier, deux Colombiens. Malgré les filatures, aucune photo d'eux, même lors des rendez-vous avec Michel Curtet, n'a pu être capturée. C'est d'ailleurs lui, le prévenu, qui a dû donner leurs noms au juge d'instruction. L'un de ces Colombiens a même mystérieusement échappé au coup de filet alors qu'il se trouvait dans la rue,  presque sous les yeux des enquêteurs. Les avocats de l'ancien baron de la coke s'étonnent également que la voiture qui a servi à livrer la drogue n'ait même pas été saisie.  Enfin, clou du spectacle, la valise qui transportait la cocaïne  et qui aurait dû être présentée à l'audience n'a jamais pu être apportée.

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"L'habitude d'enquêtes mieux ficelées ". Peu importe, pour le procureur, Michel Curtet, qui a malgré tout été arrêté en possession de 19 pains de cocaïne, mérite une peine de dix ans de prison. Mais la présidente du tribunal voit les choses autrement. Trop de zones d'ombres : "des manquements injustifiables", dénonce la magistrate. "Le tribunal a l'habitude de voir des enquêtes beaucoup mieux ficelées", ajoute-t-elle à l'intention des réputés policiers de l'Octris. Michel Curtet est finalement condamné à quatre ans de prison : une peine en forme de désaveu pour les policiers.