Le cardinal André Vingt-Trois ne veut "pas de match politique" pour les Roms. Le président de la Conférence des évêques de France a été reçu mardi après-midi par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Une réunion avec un objectif : calmer le jeu après les critiques de responsables catholiques au sujet de l'expulsion des Roms. Tous deux ont dit que le dialogue entre eux était "constant et régulier".
Brice Hortefeux a "rappelé qu'il n'est pas question de stigmatiser une communauté quelle qu'elle soit", répondant ainsi aux principales critiques formulées. Mais le ministre a également préciser de nouveau que "ce qui est fait en matière d'évacuation des campements se fait conformément à la loi et conformément aux réglementations européennes".
"Il faut aider les Roms"
Le cardinal Vingt-Trois a assuré, pour sa part, que les interventions de l’Eglise "ne se situent pas dans le champ politique. Nous n'avons pas l'intention d'attaquer le président de la République, ni le ministre de l'Intérieur, ni n'importe quel ministre".
Pour autant, il a justifié ces déclarations : "Notre préoccupation vient de quantité de situations auxquelles nous sommes confrontés", faisant allusion à la misère et la déchéance grave dans laquelle vivent des Roms dans certaines régions de France et pour lesquels des chrétiens ont exprimé leur "émotion". Et, "nous veillons à ne pas organiser de match politique mais à trouver des solutions justes pour les personnes concernées. (...) il faut aider ces personnes à sortir de leur situation", a-t-il insisté.
Une intervention du Pape
Le débat autour des prises de position de l'Eglise catholique est né au lendemain du week-end du 15 août. A l'occasion des processions et pèlerinages, plusieurs évêques ont dit leur émotion à propos du démantèlement des camps de Roms, rappelant le nécessaire respect des droits de l'Homme et de la personne.
Quant au cardinal Vingt-Trois, depuis la basilique de Paray-le-Monial, il avait rappelé "les impératifs de la solidarité et du partage". Mais ces propos avaient pris un tour particulier en raison de l'intervention du Pape qui avait, en français, invité "à savoir accueillir les légitimes diversités humaines".