La cyberviolence gagne du terrain dans les collèges. Une enquête du ministère de l'Education nationale, publiée jeudi, révèle une augmentation des actes d'insultes, humiliations ou menaces diffusées sur les réseaux sociaux, par courriel ou SMS. Surtout, près d'un collégien sur 5, 18% exactement, se dit victime de cyberviolence. Un phénomène inquiétant qui a progressé de 5 points de pourcentage entre 2011 et 2013, et qui touche plus souvent les filles (21%) que les garçons (15%). Les collégiens les plus âgés sont les plus touchés, avec 15 % des élèves de sixième victimes d’au moins une cyber-violence contre 20 % des élèves de troisième. Autre constat : la cyberviolence touche beaucoup plus souvent les élèves en situation de harcèlement, quel que soit le type de violence (55%).
Des conséquences potentiellement graves. Sur internet, les moyens de pression des harceleurs sont nombreux : usurpation d'identité, chantage à la photo dénudée, insultes... Et comme les adolescents sont aujourd'hui connectés en permanence via leur téléphone portable, ce harcèlement est plus intrusif et crée un état d'insécurité permanent. Les conséquences sont nombreuse : absentéisme, décrochage scolaire, dépression et entraîne un risque quatre fois plus important de faire une tentative de suicide.
Les garçons, principaux auteurs des violences. Parmi les autres types de violences subies par les collégiens, les atteintes les plus souvent évoquées sont les insultes (57%), le vol de fournitures (47%), les sobriquets (39%), les mises à l'écart (37%) et les bousculades (36%). Les violences physiques graves concernent 3% des élèves et les violences à caractère sexuel 7%. Les garçons sont les principaux auteurs des violences commises par les élèves (76%). "Ils s'en prennent rarement à des filles" et lorsque c'est le cas, "il s'agit souvent de violences à caractère sexiste", note l'étude. Globalement, en 2013-2014, les établissements publics du second degré ont signalé en moyenne 13,1 incidents pour 1.000 élèves. Paradoxalement, ces chiffres n'empêchent pas neuf élèves sur dix de déclarer se sentir bien au collège en 2013.