L'INFO. Le commissariat de police de Berck, dans le Pas-de-Calais, a été évacué mardi pour une semaine au moins. La cause ? Des odeurs pestilentielles persistantes qui incommodent fortement les policiers et dont l'origine demeure inconnue. Des tests doivent être réalisés pour déterminer l'origine de cet air pollué.
"On est tous intoxiqués". Gorge qui gratte, yeux qui piquent, nez qui coule, maux de ventre : cela fait trois semaines que la soixantaine de policiers endure sans comprendre, selon une source policière, qui indique que trois de ses collègues ont été placés en arrêt maladie et que d'autres ont été victimes de malaises. "On est tous intoxiqués. On a l'exemple d'un collègue qui est arrivé seulement hier matin. Hier soir, il est rentré chez lui avec une barre dans la poitrine, il n'arrive plus à respirer, c'est vraiment qu'il y a quelque chose", a assuré Fabrice Kazmierzak, brigadier-chef à Berck et délégué syndical Unsa police.
"On ne peut plus accueillir les gens". Et cette odeur nauséabonde n'empoisonne pas que le personnel, mais tous ceux qui mettent un pied au commissariat, dont les plaignants. "En une minute, on pouvait faire éternuer dix personnes dans tout le commissariat. On a même eu des plaignants, qui venaient faire des déclarations au commissariat, et qui, pour l'une avait perdu la voix au bout d'un quart d’heure au service, et pour l'autre, avait fait un malaise. C'est hallucinant que dans un commissariat, on ne puisse pas respirer correctement, qu'on ne puisse pas accueillir les gens", ajoute-t-il au micro d'Europe 1.
Une évacuation pour analyses. Au départ, les policiers ont pensé à du gaz lacrymogène, une bombe, ou une grenade usager qui aurait pollué l'air du commissariat. Mais après une dizaine de vérification et le passage quasi-quotidien des pompiers, impossible de vérifier la source de cette odeur nauséabonde. Une vidange des égouts, mardi matin, n'a rien donné non plus.
Un peu plus tard dans la journée, le préfet du Pas-de-Calais a donc annoncé que les effectifs du commissariat seraient transférés pendant au moins une semaine dans des bâtiments provisoires, le temps de procéder à des analyses plus poussées de l'air.
Principe de précaution. "Nous avons pris contact avec un bureau d'étude qui va capter pendant une semaine, l'air qu'il y a dans le bâtiment et ensuite analyser très finement. Pendant toute cette période et pour une raison de précaution et de sécurité, j'ai pris la décision de retirer les fonctionnaires de police du bâtiment incriminé", a expliqué le préfet du Pas-de-Calais Denis Robin. "Le principe de précaution est appliqué, (...) c'est la décision qu'on attendait", a réagi M. Kazmierzak, "très satisfait". La médecine du travail devait rencontrer les policiers mardi soir.