Polémique autour du passage d'un train transportant 13 tonnes de déchets hautement radioactifs. Le convoi avait quitté dimanche l'Italie, avant d'atteindre la Manche mardi midi, où seront traités ces détritus, qui proviennent d’un réacteur à l’arrêt depuis trente ans. Mardi matin, il a traversé l'Ile-de-France en empruntant les voies du RER C.
"J’ai peur de tout ça"
A Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, personne n’avait entendu parler du passage du convoi nucléaire, ni la plupart des élus locaux, ni les habitants, ni même ceux qui prennent le train quotidiennement : "j’ai peur de tout ça. Je prends le train tous les jours donc je serai quand même contente si on m’informait qu’il y a un souci", a témoigné une usagère au micro d’Europe 1.
A Versailles, plusieurs membres du réseau Sortir du nucléaire étaient sur place, pour dénoncer ce "transport tenu secret au mépris des élus, des populations et des cheminots concernés". Devant la gare, une dizaine de militants avaient déployé une banderole : "un train de déchets nucléaires va traverser votre ville, étiez-vous au courant ?".
"L’opacité et le mensonge"
Mais ce dossier est classé secret défense. Sur place, Cécile Duflot a dénoncé le manque de sécurité : "vous pouvez être à un mètre du passage du convoi sans n’avoir aucune information, sans que les hôpitaux n’aient de dispositif de sécurité", a tempêté la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, devant la gare de Villeneuve où le convoi venait de passer peu avant 06h00 en empruntant les rails du RER.
"Ce qui m’inquiète davantage, c’est le secret, l’opacité et finalement le mensonge qu’on met autour de ces transports de déchets nucléaires", a-t-elle poursuivi. "Les usagers (du RER, ndlr) ne peuvent pas imaginer une seule seconde voyager à côté de déchets nucléaires alors que c'est la réalité", a ajouté Cécile Duflot, dans cette commune dont elle est adjointe au maire.
Les déchets retraités
Le train est arrivé mardi midi à Valognes, son terminus, à une trentaine de km de l'usine de Beaumont-Hague, dans la Manche, où les déchets doivent être retraités par Areva. Il s'agit du 17e transport de combustible irradié italien. Avec ce convoi, Areva a reçu 191 tonnes des combustibles irradiés qu'elle doit retraiter sur les 235 prévues dans un contrat avec l'Italie signé en 2007, selon le groupe nucléaire français.