L'INFO. Une institutrice du Val-de-Marne qui fait l"objet d'une enquête administrative a été suspendue "à titre conservatoire" par la direction académique départementale. Motif ? Une punition un brin humiliante qu'elle aurait infligée à un écolier de sa classe de CM1, rapportait Le Parisien jeudi. Selon ses parents, l'enfant, lui, ne veut plus aller à l'école.
Sur une chaise, un bouchon dans chaque narine. Tout commence lundi dernier, dans le huis clos de la salle de classe des CM1 de l'école primaire des Buissons. A son pupitre, Lucas, enfant de "nature plutôt agitée" joue avec le capuchon de son stylo, raconte sa mère au journal. Une attitude que ne goûte pas son enseignante : elle prend l'enfant par la main pour l'emmener dans une autre classe. Là, l'institutrice aurait exigé que le jeune garçon grimpe sur une chaise et l'oblige à s'insérer l'objet du délit, un bouchon de stylo, dans chacune de ses narines. L'enfant s'exécute. C'est alors que l'enseignante aurait sorti son téléphone portable pour capturer la scène, en lui affirmant que le cliché serait envoyé aux parents du bambin.
Lucas "est impulsif et il faut parfois le punir". De l'avis même de ses parents, Lucas n'est pas un enfant de chœur. "Il est impulsif et il faut parfois le punir, on assume tout à fait ça", assure la maman. Mais ils n'apprécient en rien le caractère humiliant de cette punition ni même le comportement de l'institutrice. "A la sortie de l’école, il s’est effondré en larmes dans les bras de son père", raconte la mère de Lucas, Sophie, au Parisien. Elle n'en aurait pas dormi la nuit suivante. La mère affirme également avoir rencontrée l'enseignante, afin de "tirer l'histoire au clair". Surprise : cette dernière aurait confirmé tous les dires de l'enfant. "Pas à un seul moment elle n’a dit qu’elle regrettait son geste !", assure encore la maman.
Un acharnement sur un élève turbulent ? Lucas aurait été pris "en grippe" par l'enseignante, affirment les parents. L'institutrice l'aurait un jour appelé "Barbie" devant toute la classe. Tout cela car il avait oublié d'écrire son nom sur une feuille d'exercices. Les parents affirment avoir été dissuadés de porter plainte par d'autres parents d'élèves craignant que l'enfer ne s'envenime. De son côté, le maire de Marolles estime que l’enseignante "porte préjudice à l’enfant et un énorme préjudice à l’Éducation nationale". "C'est une conduite parfaitement inadmissible", dénonce-t-il.
Une version contestée par l'institutrice. De son côté, l'institutrice conteste les faits par la voix de son avocate. "L'enfant a décidé, seul, de prendre des bouchons de stylo et de les mettre dans son nez pour amuser la classe", explique Me Balestreri au micro d'Europe 1 vendredi. "N'arrivant pas à obtenir le calme malgré les discussions qu'elle a eu avec l'enfant, elle lui a proposé d'aller trouver un autre public dans la classe d'à côté", assure-t-elle.
Dans cette seconde classe, l'enseignante lui aurait dit de monter sur un tabouret "pour montrer" ses pitreries. "L'enfant est monté et il a lui-même pris les bouchons qu'il a remis dans son nez. Toute la classe s'est mise à rire et il était très content de ce petit effet", ajoute l'avocate. L'enseignante l'aurait ensuite menacé, s'il continuait, de prendre une photo et de l'envoyer à ses parents. Tout se serait arrêté ensuite, assure l'avocate :"il s'est calmé et la reprise du cours s'est faite de manière tout à fait normal après et les faits se sont arrêtés là".