Dans le milieu de la montagne, on les appelle les "guides marron". De faux professionnels qui emmènent, en toute illégalité, des clients pour des randonnées en haute montagne. Jeudi, le tribunal correctionnel de Bonneville en Haute-Savoie jugera un faux guide polonais, pour "usurpation de titre".
Jaroslaw Skowron est accusé d'avoir encadré, sans en avoir ni le droit ni le diplôme, une cordée de trois clients dans le massif du Mont Blanc en juillet dernier. Durant cette ascension un autre guide, lui aussi polonais et sans diplôme, avait dévissé sur l'arête du Goûter, un des secteurs les plus dangereux, et s'était tué alors qu'il n'était pas encordé. C'est à cette occasion que les gendarmes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Chamonix avaient découvert l'absence de diplôme.
Une erreur de débutant
Le phénomène a toujours existé en montagne, mais il a pris des proportions inquiétantes ces dernières années avec la banalisation de l'ascension du Mont Blanc. Pour Eric Favret, président de la compagnie des guides de Chamonix, l'accident de juillet dernier est due à une erreur de débutant qui veut tout dire.
"Ca révèle leur inaptitude" :
Chaque année, les gendarmes du PGHM de Chamonix multiplient les contrôles inopinés de guides sur les voies d'accès au Mont-Blanc afin de "protéger la profession et surtout les clients". Ils contrôlent tous les ans "un à deux" faux guides, parmi lesquels trois ressortissants polonais depuis 2007.