Stopper la prolifération des algues vertes le long des côtes de la Bretagne, c’est le but affiché du plan d’action sur les algues vertes dévoilé mercredi en Conseil des ministres. Présenté par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno, il a pour premier objectif d'assurer "une gestion irréprochable des algues vertes qui sont échouées en améliorant leur ramassage et leur traitement" afin "de supprimer tout risque sanitaire et de réduire les nuisances", a expliqué le ministre.
Au menu, deux obligations pour les agriculteurs : déclarer leur bilan azote et procéder à des analyses annuelles, avec l’objectif annoncé d’une baisse de 30 à 40% des émissions. Car l’agriculture bretonne est considérée comme le premier facteur de prolifération des algues vertes. Les engrais et le lisier issu de l’élevage produisent de l’azote rejeté dans les cours d’eau et donc, in fine, dans la mer.
Plus de contrôles
Une analyse des sols sera effectuée annuellement dans chaque parcelle. Payée par l’Etat, cette analyse permettra d’observer les évolutions de la concentration en azote. Elle servira aussi de comparer les analyses avec les chiffres du bilan azote, fournis par les agriculteurs. En cas d’incohérence, les contrôles pourraient se multiplier.
A la recherche de nouvelles solutions
Le plan d’action sur les algues vertes comprend plusieurs autres volets : du point de vue financier, l’Etat accompagnera les initiatives qui permettent de faire baisser les émissions d’azote. Des fonds seront aussi débloqués pour les agriculteurs volontaires qui veulent participer à un projet de méthanisation des algues.
Le volet préventif prévoit l’installation de plateformes de compostage, puisqu’il n’en existe aujourd’hui qu’une seule, trop petite par rapport à la demande. Il est également prévu de renforcer la recherche sur les algues vertes, afin de lutter contre la prolifération et d’en améliorer le ramassage.
Un dernier volet prévoit enfin "d'améliorer les connaissances sur le phénomène de prolifération des algues vertes et sur les moyens de leurs valorisation", a indiqué Luc Chatel.
Coût de l'opération
40 millions d’euros seront consacrés pour les seules années 2010 et 2011. Au total, 134 millions d’euros seront investis sur la période 2010-2014.
Le gouvernement s'était saisi du dossier des marées vertes après l'émoi suscité en juillet 2009 par la mort subite d'un cheval et le malaise de son cavalier sur une plage des Côtes-d'Armor. En 2008, deux gros chiens avaient déjà trouvé la mort dans la région.