L'INFO. Les mutuelles étudiantes sont de nouveau pointées du doigt. Et pas n'importe quel doigt : après un rapport du Sénat et une enquête de l'UFC Que choisir, c'est au tour de la Cour des comptes de pointer la faiblesse de leur service. Dans un rapport qui doit être rendu public en septembre mais dont Le Monde s'est procuré une version préparatoire, les Sages dénoncent le manque de productivité et la faible qualité de service des mutuelles étudiantes, au premier rang desquelles la LMDE.
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C'est quoi, une mutuelle étudiante ? Pour se faire rembourser leurs soins, les étudiants doivent obligatoirement passer par ces organismes. C'est par leur intermédiaire qu'ils s'inscrivent à la Sécurité sociale et ont accès au remboursement de base. Ils peuvent, ensuite, également y souscrire une complémentaire santé. Il existe 11 mutuelles régionales et une nationale : la Mutuelle des étudiants, plus communément appelée LMDE.
Haro sur la LMDE... "Les mutuelles étudiantes paraissent significativement moins productives que les caisses primaires", souligne le document que s'est procuré le quotidien du soir. Et la LMDE écope de la plus mauvaise note, avec un 2,33 sur 5. "Des chiffres qui viennent démentir les 88 % de personnes satisfaites vantées dans les enquêtes de satisfaction autoproduites par la LMDE", note la Cour citée par Le Monde. A en croire le rapport, la LMDE ne serait en mesure de répondre qu'à un appel téléphonique sur 14, et plus de 200 000 courriers étaient en attente de suivi au mois de février, tandis que les retards dans le traitement des remboursements sont fréquents. Même dans la gestion de documents aussi importants que la Carte vitale, le bât blesse : neuf mois après leur inscription, 10 % des étudiants n'en ont toujours pas reçue.
"Nous avons connu de gros soucis en 2012 en raison d'une réorganisation interne complexe mais la situation est revenue à la normale. Nous répondons à un appel sur deux, même si ce n'est toujours pas suffisant", se défend Vanessa Favaro, la présidente de la LMDE, citée par le quotidien du soir.
Des absurdités pointées du doigt. Avec 23 millions de pertes accumulées en 2011, la LMDE est par ailleurs en situation du quasi faillite. En réaction, elle avait supprimé 130 postes sur 640 en 2011. Mais ces postes ont été remplacés "quelques mois plus tard", note la Cour des comptes. En outre, la mutuelle a versé en parallèle 2,2 millions d'euros d'intéressement aux salariés entre 2007 et 2011. Ultime pique de la Cour des comptes : la différence de traitement de la LMDE envers ses clients. La mutuelle, suite à ses difficultés, est désormais en effet sous le contrôle de la MGEN, la mutuelle de l'Education nationale, partenaire de longue date de la LMDE. Et "la Cour des révèle que les enfants de fonctionnaires adhérents de la MGEN bénéficient d'un traitement prioritaire", écrit Le Monde.
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Faut-il supprimer les mutuelles étudiantes ? Un rapport du Sénat en septembre avait déjà proposé trois scénarios pour améliorer le système : la première serait de "conserver l'architecture actuelle" et de transférer une partie de la gestion des dossiers au régime général. Deuxième scénario : fusionner les deux organismes actuels, la LMDE et le réseau EmeVia, qui rassemble les onze autres, pour mettre fin aux "coûteuses campagnes de recrutement" d'étudiants qui comprennent rarement les différences. Enfin, le troisième scénario va plus loin : il s'agirait d'en finir avec le régime spécifique aux étudiants, une exception française. L'étudiant s'affilierait alors à, à titre indépendant, au régime de ses parents.
Mais, comme le notait déjà Le Monde a l'époque, la proximité de ces mutuelles avec des syndicats étudiants, notamment la LMDE avec l'UNEF et ce dernier avec le Parti socialiste, risque de bloquer encore un moment la situation.