"La France ne tolèrera jamais qu'on essaie, par la violence des mots ou des actes, d'importer sur son sol le conflit israélo-palestinien". C'est en ces termes que Manuel Valls, le Premier ministre, a dénoncé les violences qui ont éclaté, dimanche, en marge de la manifestation pro-palestinienne organisée à Paris. Au sixième jour de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait au moins 160 morts, et provoqué l'exode de milliers de personnes, un cortège de 7.000 personnes a défilé entre le quartier de Barbès et la place de la Bastille.
Un début de manifestation dans le calme. Cette marche s'est d'abord élancée dans le calme, à hauteur du quartier de Barbès, dimanche après-midi. Les manifestants brandissaient des banderoles qui affichant "Soutien total à la lutte du peuple palestinien". Dans le calme, la foule, très jeune et féminine, a également scandé des slogans comme : "Nous sommes tous des Palestiniens!", "Israël assassin!" ou "Une seule solution, fin de l'occupation!".
Quand la tête de la manifestation est arrivée place de la Bastille, des heurts limités avec les forces de l'ordre ont éclaté dans certaines rues. Des projectiles ont commencé à voler en direction des policiers et gendarmes, qui ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes. Des dégâts légers ont été causé à des devantures de commerces.
Des slogans antisémites selon SOS racisme. C'est véritablement en marge de la manifestation, aux abords des synagogues voisines, que des affrontements ont éclaté. Les premiers incidents ont eu lieu lorsque des manifestants pro-palestiniens ont voulu dévier du cortège et rejoindre la synagogue de la rue des Tournelles. Il a alors fallu un second renfort de gendarmes mobiles pour les en empêcher.
CRS et gendarmes devant la synagogue de la rue de la Roquette. Nombreux jeunes de la LDJ également présents. pic.twitter.com/CS107V30Ga— Hugo Clément (@hugoclement) 13 Juillet 2014
A la fin de la marche, que des incidents plus visibles ont éclaté. Plusieurs dizaines de militants pro-palestiniens, visages cachés pour certains, se sont engouffrés rue de la Roquette, l'une des rues qui part de la place de Bastille, en direction de la synagogue. Selon SOS racisme, des slogans antisémites, comme "morts au juif", ont été scandé. Et d'après les policiers contactés par Europe 1, certains manifestants avaient clairement l'intention d'approcher au plus près de la synagogue.
Une conférence du grand rabbin de Paris au mauvais moment. Mais ces derniers ce sont retrouvés face à une centaine de militants de la Ligue de Défense Juive. Il se trouve qu'au même moment, le nouveau grand rabbin de Paris, donnait une conférence dans la synagogue. Et les autorités n'avaient pas été prévenues semble-t-il. Des chaises prises sur les terrasses des cafés de la rue ont notamment été jetées.
Huit manifestants interpellés. Les CRS ont dû mettre fin à ces débuts d’échauffourées dans lesquelles deux membres de la communauté juive ont été légèrement blessés ainsi que six policiers. Huit manifestants pro-palestiniens ont quant à eux été interpellés et placés en garde à vue. Tandis que, dans la synagogue, les paricipants à la conférence étaient retenus, le temps que la situation s'apaise à l'extérieur.