La commission des Finances de l'Assemblée a adopté mercredi un amendement visant à taxer les sacs de fruits et légumes à partir du 1er janvier 2014, si ceux-ci ne sont pas biodégradables. A l'origine de cet amendement, le député centriste Charles de Courson, qui estime que les sacs en plastique dégradent la nature et coûtent cher au contribuable. Un vrai combat pour le député qui, à l'origine d'une taxe votée fin 2010 a déjà gagné une première bataille sur les sacs distribués en caisse, à la sortie des grandes surfaces.
"Il faut savoir ce qu'on veut"
Le député Nouveau Centre a donc décidé, cette fois-ci, de s'attaquer aux sacs en plastique des rayons fruits et légumes, des sacs plus épais et plus résistants. "Il faut savoir ce qu'on veut. Est-ce qu'on veut continuer à dégrader la nature et à faire supporter aux collectivités locales les coûts externes de ces sacs en plastique non biodégradables ?", s'est-il interrogé au micro d'Europe 1.
Avec cette taxe, le député souhaite ainsi "faire basculer tout le monde vers des sacs en plastique biodégradables, qui coûtent certes plus cher, mais qui au moins quand on les abandonne, se dégradent assez rapidement en quelques mois", a-t-il justifié.
Colère des détaillants
Une initiative qui passe mal auprès des détaillants. "Nous sommes particulièrement outrés et exaspérés par cet amendement qui risque vraiment de mettre à mal les détaillants de fruits et légumes qui souffrent actuellement", s'est indignée au micro d'Europe 1 Sandrine Choux, directrice de l'Union nationale des Syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD). Soulignant que "le panier 'fruits et légumes' de la ménagère est en baisse", cette dernière a d'ores et déjà mis en garde contre les conséquences d'une telle mesure : "de facto malheureusement, nos détaillants répercuteront obligatoirement le coût de cette taxe sur les prix des fruits et légumes", a-t-elle prévenu.
Alors que la taxe prévoit de multiplier le coût du sac par quatre, les détaillants ont déjà menacé d'augmenter les prix de 5%. La ministre du Budget Valérie Pécresse s'est déclarée "pas hostile" sur le principe de cette taxe, mais opposée au montage financier de la taxe. L'amendement sera examiné en séance publique à l'Assemblée lors de l'examen à partir du 29 novembre du nouveau projet de loi de Finances rectificative.