La sépulture a été mise au jour presque par hasard à Cuges-les-Pins, dans les Bouches-du-Rhône.
L'INFO. C'est une première en France. Une équipe de recherches archéologiques a mis au jour une tombe vieille de plus de 10.000 dans les Bouches-du-Rhône. Une découverte qui relève quasiment du miracle. Ce site archéologique, découvert complètement par hasard à Cuges-les-Pins, n'est pas protégé dans une grotte mais presque à l'air libre. La zone artisanale qui devait être construite à l'entrée du village devra désormais attendre.
Deux rangées de dents parfaitement conservées. "Nous fouillons, c'est votre histoire". Ce message, inscrit sur une pancarte à l'entrée du village, est signé de l'équipe d'archéologues, d'anthropologues et de topographes qui depuis quatre mois, le dos courbé, travaille sur le bord de la départementale. Ils ont réussi ici à exhumer le squelette d'un homme vieux de plus de 10.000 ans, avec des outils de dentiste. Avec son crâne et ses deux rangées de dents parfaitement conservées, il s'agit sans doute d'un chasseur, estiment les spécialistes.
Silex taillés, coquillages polis. Cette découverte est exceptionnelle en plaine de Provence, selon Renaud Lisfranc, de l'Institut national de recherche archéologique (Inrap). "Ils l'ont inhumé en creusant un trou qui fait un mètre de profondeur à une époque où le métal n'existait pas et où ils n'avaient que des outils en bois", assure-t-il au micro d'Europe 1. "Donc cela veut dire, sur un terrain si dur, que les gens de sa communauté se sont occupés de lui. Ils ont creusé un trou pour l'inhumer mais ils l'ont tapissé d'objet. Et visuellement, c'est assez joli", s'enthousiasme-t-il.
Dans la sépulture, on retrouve des silex taillés et des outils en os. Des trésors que récupère minutieusement une des archéologues."C'est du pigment rouge foncé qui pouvait servir pour le décor. Le type de mobilier que l'on trouve là, c'est également des petits fragments de coquillages qui sont polis. Ce sont des objets qui sont tous très finement travaillés et certainement très rares", explique-t-elle. Une centaine de pièces extraites de la terre sont conditionnées dans de petits sacs plastiques qui doivent partir pour examen à l'Institut national de recherche archéologique.