Quitter la Seine-Saint-Denis, un vrai casse-tête pour les enseignants. D'après les informations recueillies par Europe 1, le syndicat Snudi-FO des professeurs d’écoles primaires alerte le ministre de l’Education nationale sur la situation de plusieurs centaines d’enseignants désireux de quitter le département, mais qui n’obtiennent pas leurs mutations.
Ils sont 2.800 à vouloir partir selon le syndicat, mais les autorisations ne sont délivrées qu’au compte-gouttes : seuls 300 ont obtenu gain de cause cette année. "On a l'impression, parce qu'on est en Seine-Saint-Denis, qu'on ne peut pas en partir", regrette Annick Bouchet, une enseignante, au micro d'Europe 1. A 50 ans, après avoir effectué quasiment toute sa carrière dans le département, elle demande depuis trois ans à être mutée dans le Gers pour y rejoindre son mari dans leur nouvelle maison. "J'ai trente ans d'ancienneté, j'ai donné je crois. Je ne regrette pas toutes ces années, je me suis épanouie, j'aime mon métier. J'ai encore quelques années à faire avant de terminer ma carrière, j'aimerais les vivre autrement."
Son mari, qui travaille dans les ressources humaines, se dit consterné par la lourdeur des procédures : "J'ai travaillé dans des groupes mêmes internationaux : on tient compte quand même de la vie familiale ! (...) Là, quand on demande quelque chose à cette administration, ils ne tiennent compte de rien du tout. Je ne suis pas professeur des écoles mais je comprends la démotivation de certains enseignants par rapport à cette administration !"