La seconde tentative aura été la bonne. Mercredi soir, à l’heure prévue, Ariane V s’est arrachée du sol de Guyane avant de disparaître dans les nuages, lestée du véhicule de transfert automatique (ATV) baptisé Johannes Kepler, censé ravitailler la station spatiale internationale (ISS).
Mais les techniciens massés au centre de contrôle Jupiter, situé à une dizaine de kilomètres du pas de tir de Kourou, n’ont pas crié victoire tout de suite. Il a fallu attendre le rallumage du dernier étage de la fusée, chargé de mettre définitivement sur orbite de l’ATV, avant d’entendre les membres du Centre spatial saluer bruyamment le succès de la 200e mission conduite par Arianespace. Plus de trente ans après le lancement d’une Ariane I en décembre 1979.
"Une grande fierté"
"C'est un lancement historique, d'une part parce que c'est la participation de l'Europe à la station spatiale et ce pour la deuxième fois après l'ATV Jules Verne de mars 2008 et, d'autre part, c'est le 200ème lancement d'Ariane et ça aussi c'est extraordinaire parce qu'il y a 30 ans peu de gens imaginaient qu'on en arriverait là", s’est réjoui le P-DG d’Ariane Espace Jean-Yves Le Gall. "C'est une grande fierté de voir l'industrie spatiale européenne capable de concevoir un véhicule aussi sophistiqué que l'ATV", a renchéri Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, qui avait fait le déplacement en Guyane pour l’occasion.
Le prochain lancement d’une Ariane V est prévu pour le 29 mars. D’ici là, les techniciens du centre de Kourou suivront avec attention l’arrimage de l’ATV à la station internationale, prévue le 24 février. Le véhicule assurera le ravitaillement de l'ISS en eau, air, vivres, ergols, pièces de rechange et matériels pour les expériences. A l'issue de sa mission, l'ATV sera rechargé par les astronautes de déchets et autres matériels inutiles avant de se détacher de l'ISS et d'être "désorbité". Il se désintégrera ensuite dans l'atmosphère terrestre.