Un procès de 7 heures. Habitué des podiums des défilés de haute couture, John Galliano a comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour injures à caractère racial ou religieux. L'ancien couturier était accusé d'avoir insulté un couple en février dernier et une autre femme en octobre 2010. Une amende d'au moins 10.000 euros a été requise. La décision a été mise en délibéré au 8 septembre prochain.
. John Galliano sera fixé sur son sort judiciaire le 8 septembre, a annoncé mercredi la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, avant de lever l'audience après sept heures de débat.
22h21 : John Galliano s'excuse une dernière fois. Au micro, le couturier répète qu'il n'a jamais eu de telles opinions racistes ou antisémites. Il présente de nouveau ses excuses aux victimes.
L'avocat de John Galliano demande la relaxe de son client.
22h12 : Quarante minutes d'égarement. "Je préfère regarder 30 ans de carrière plutôt que 40 minutes d'égarement", a souligné l'avocat de John Galliano.
22h05 : Impossible de savoir si le couturier a eu un comportement raciste. "Je n'en sais rien, le tribunal n'en sait rien", affirme Me Hamelle. "Il est difficile de faire venir les témoins, ils ont peur", poursuit-il.
21h57 : Les parties civiles confirment qu'il y a eu de nombreuses insultes le 8 octobre 2010. Une seule d'entre elles était raciste.
C'est en tout cas ce qu'affirme ce rapport, d'après Me Hamelle. "John Galliano est désolé d'avoir causé de l'émoi", poursuit l'avocat. "L'homme que vous voyez aujourd'hui n'est pas celui qui a été arrêté par la police", insiste Me Hamelle.
21h48 : une expertise demandée par la défense. Le spécialiste des addictions n'a pas demandé d'honoraires mais simplement en contre-partie que John Galliano adhère à son association de prévention. L'avocat du couturier ne compte pas plaider l'irresponsabilité pénale.
21h43 : des injures publiques ? Il y a eu des injures mais celles à caractère racial ont-elles été publiques ? s'interroge Me Aurélien Hamelle, l'avocat de John Galliano.
La procureure demande de condamner John Galliano et réclame des amendes de 5.000 euros dans chacune des deux affaires jugées, soit plus de 10.000 euros au total.
21h35 : "tu t'es vu quand t'as bu ?" La procureure s'adresse à John Galliano : "ce n'est jamais évident de se rappeler qu'on a été quelqu'un de moche". Et elle lance : "tu t'es vu quand t'as bu ?" tout en reconnaissant que le couturier n'est pas un "idéologue du racisme".
21h14 : "du racisme de comptoir". Pour la procureure, avec l'affaire Galliano, on juge "le racisme de comptoir, de parking, de supermarché".
21h08 : "les ailes de John Galliano ont été trop lourdes". La procureure s'interroge : le battement d'aile de papillon peut-il déclencher une tempête ? "Ce jour-là, les ailes de John Galliano ont été trop lourdes". De son côté, le couturier regarde toujours droit devant lui, écoutant la traduction.
20h53 : John Galliano est un "délinquant". L'expression est revendiquée par l'avocat de la Licra pour qui le couturier est représenté par un conseil astucieux qui essaie de "faire croire qu'il ne s'est rien passé".
20h38 : un dossier "banal". Pour l'avocat qui représente notamment SOS Racisme, l'affaire Galliano est "banale", et réclame donc "l'application normale de la jurisprudence".
20h29 : "on n'est pas aidés par John Galliano". Au tour de l'avocat du Mrap de plaider. Il regrette la "mémoire à géométrie variable" de John Galliano. C'est un indice, selon lui, qui indique que les faits le gênent.
20h14 : place à la troisième plaidoirie. L'avocate dénonce l’acharnement de John Galliano contre toutes les victimes.
20h02 : l'addiction, une excuse ? La deuxième plaidoirie débute. L'avocat du plaignant critique la ligne de défense de John Galliano qui consiste à se cacher derrière ses addictions.
19h58 : un euro symbolique réclamé. La première plaignante, par la voix de son avocat, réclame un euro symbolique, estimant que la peine contre John Galliano a déjà été prononcée par la maison Dior qui l'a licencié. Cet avocat demande la parution du jugement dans Vogue, Elle et Le Figaro.
19h48 : l'audience reprend. Les plaidoiries débutent.L'homme qui comparaît "devant nous est un paumé, un malade", lance l'avocat de la première plaignante. Pour lui, ce sont les policiers du 3ème arrondissement qui ont fait fuiter cette affaire parce qu'ils en avaient assez des "errements" de John Galliano.
. A venir : les plaidoiries.
19h20 : Galliano victime de discrimination. "Il suffit de regarder mon oeuvre pour voir que j'embrasse toutes les cultures, toutes les religions", dit John Galliano qui explique avoir été victime de discrimination en raison de ses origines espagnoles et de son homosexualité. "Vous savez combien les enfants peuvent être cruels", a-t-il poursuivi.
19h16 : fin des témoignages. Les témoignages sont terminés. Place aux questions sur la personnalité de John Galliano. Licencié en mars dernier de la maison Dior, il n'a pas eu d'activité professionnelle depuis. Il a également suivi une cure de désintoxication et est toujours en soins de jour.
19h04 : une scène filmée ? Un témoin confirme que deux hommes qui disaient travailler pour un magazine féminin ont bien filmé la scène avec un téléphone portable.
18h57 : pas d'incident, mais juste une discussion. Le dernier témoin cité par la défense arrive à la barre. Il dit avoir été au café La Perle le 8 octobre 2010 et avoir parlé avec John Galliano "qui était ivre". "Beaucoup de gens ont sorti leur caméra et appareil photos numérique". Il explique avoir ensuite raccompagné John Galliano chez lui. Selon ce témoin, "il n'y a pas eu d'incident, mais juste une discussion. John Galliano a comparé la plaignante à sa meilleure amie et dit qu'elle était moche", ajoute -t-il, soulignant que "compte tenu de sa notoriété, on a préféré le raccompagner parce qu'il était ivre".
18h50 : deuxième témoin à la barre. Cette personne, également présente le soir de l'altercation, explique avoir voulu ignorer Galliano car elle avait vu "qu'il n'allait pas très bien". Mais lorsque le couturier a proféré des injures racistes, il a réagi. Des personnes, se prétendant journalistes, ont alors filmé la scène avec un téléphone caché dans une casquette. "Il était plus que manifeste que John Galliano n'était pas dans son état normal", raconte le témoin, à la barre.
18h37 : flou artistique. Le flou s'installe autour des déclarations de John Galliano. Le couturier assure, à la barre, n'avoir aucun souvenir de l'altercation. Or il avait dit à la police, le 26 février dernier, qu'il se souvenait de tout. Un des avocats souhaite savoir si son amnésie est postérieure. Le couturier répond qu'il était dans le déni et encore sous l'influence des médicaments.
John Galliano, de retour à la barre, explique qu'il n'a aucun souvenir des propos qu'il a tenus. "Je comprends que cette affaire ait causé beaucoup d'émotion et de peine. Je n'ai pas de souvenir de ces faits et je m'excuse de ne pas avoir de souvenir", a-t-il déclaré.
18h26 : John Galliano de retour à la barre. "Ce ne sont pas mes opinions", explique le couturier. "Je n'ai jamais eu ces convictions, toute ma vie j'ai combattu les préjugés, l'intolérance et la discrimination", souligne-t-il, ajoutant : "je présente mes excuses pour les choses pour lesquelles je suis accusé. Mais ce ne sont pas mes opinions". "On voit ici la coquille vide de John Galliano. Je vois quelqu'un qui est à bout et qui a besoin d'aide", poursuit son avocat, commentant la vidéo.
18h25 : une vidéo d'une autre altercation. Une vidéo d'une autre altercation est diffusée. Elle pourrait avoir été filmée à La Perle en décembre 2010. La présidente précise que ce n'est pas celle de l'affaire en cours. Galliano dit que ce n'est pas lui sur la vidéo.
18h19 : un invité surprise. L'avocat Me Eric Dupond-Moretti vient d'entrer dans la salle d'audience en temps que "spectateur". Il assiste actuellement au procès de Loïc Sécher.
. L'examen de l'autre affaire d'insultes commence. Une autre femme dit avoir été insultée par John Galliano le 26 octobre 2010. Le couturier lui aurait dit : "putain de salope juive moche". Mais elle a préféré ne pas porter plainte, au départ, car "John Galliano était ivre". Ce n'est que lorsque la deuxième affaire est sortie qu'elle a décidé de porter plainte contre le couturier.
18h05 : un témoin américain. La deuxième personne qui témoigne, une citoyenne américaine, à la barre explique que c'est elle qui a contacté l'avocat de John Galliano. "J'ai été témoin de la scène et je voulais dire la vérité", explique-t-elle à la barre. Un des avocats des parties civiles se demande pourquoi cette femme, américaine, témoigne lors de ce procès.
17h57 : deuxième témoin à la barre. Une deuxième personne, présente le jour de l'altercation témoigne. "Aucun d'entre eux n'avaient l'air de vouloir calmer le jeu", raconte-t-elle, assurant ne pas avoir entendu de propos antisémites.
17h46 : une insulte envers l'homme asiatique. L'enseignante qui témoigne à la barre affirme que la seule insulte qu'elle a entendu "était contre l'homme asiatique". John Galliano a dit "don't touch me and your asian family ( ne me touchez pas, ni vous, ni votre famille asiatique)", raconte le témoin. Des propos pour lesquels John Galliano n'est pas poursuivi.
17h39 : pas de propos antisémites. La professeur d'anglais, qui témoigne à la barre, affirme ne pas avoir entendu de propos antisémites lors de l'altercation entre John Galliano et le couple. "J'ai accepté de témoigner quand j'ai lu dans la presse que John Galliano avait perdu son emploi. J'ai trouvé ça démesuré", explique l'enseignante.
17h37 : ils refusent de changer de place. La professeur d’anglais, présente je jour de l'altercation raconte que le personnel du café La Perle avait proposé au couple insulté par John Galliano de changer de place. Mais ne l'ont pas demandé au couturier. "Ils ont refusé", explique-t-elle, ajoutant que "visiblement ils avaient envie que ça continue".
17h34 : d'autres témoins à la barre. D'autres témoins sont appelés à la barre. D'abord une professeur d'anglais, présente au café La Perle, lors de l'altercation. "Au début, je croyais qu'ils se connaissaient, mais ensuite j'ai compris qu'ils se disputaient. Le ton est vite monté", explique-t-elle.
17h31 : Galliano "n'est pas raciste". "Je ne pense pas que John Galliano soit raciste ou antisémite", explique la deuxième victime, à la barre. "Je me suis renseigné sur lui. Dans son travail, il utilise toutes les cultures", ajoute-t-il.
17h29 : des insultes par millions. "J'ai retiré la plainte en voyant l'ampleur que l'affaire prenait", explique l'une des victimes. "On s'est fait insulter par des millions de gens sur Internet", explique-t-il. "Et je trouve qu'il ne mérite pas ça. Cette affaire ne méritait pas cette médiatisation", confie l'homme.
17h19 : l'ami de la victime à la barre. L'ami de Géraldine Bloch, également insulté par John Galliano, raconte : "Il nous a insultés. On ne savait pas comment faire pour gérer la situation et ça a dégénéré", raconte-t-il. "J'ai demandé à la serveuse d'intervenir mais elle n'a rien fait. Ils n'ont rien fait, ils lui ont amené un autre mojito (un cocktail, NDLR)", ajoute-t-il.
17h12 : la victime poursuit son récit. "Quand John Galliano a touché ses cheveux, deux fois, son ami s'est levé pour intervenir", explique Géraldine Bloch. "Les vigiles du bar et le chauffeur se sont alors approchés et ont dit 'don't touch her' (ne la touchez pas)", ajoute-elle, soulignant que John Galliano parlait très fort.
17h05 : une affaire de principe. La victime explique ne pas être partie du café au moment de l'altercation car elle en a fait "une affaire de principe". John Galliano écoute le témoignage de Géraldine Bloch, mais ne réagit pas.
17h03 : la victime suivie ? Géraldine Bloch explique avoir eu l'impression d'être suivie après avoir déposé plainte. Sa boîte aux lettres a été vandalisée. Mais elle souligne qu'elle n'avait d'autres choix que de porter plainte, ce qui n'était pas "l'objectif de la soirée".
17h00 : pas de volonté de médiatiser l'affaire. "Je n'avais aucun intérêt à ébruiter l'affaire. Je ne voulais pas de cette médiatisation", poursuit Géraldine Bloch, à la barre. John Galliano demande à son interprète de ne plus traduire, il comprend le témoignage.
16h56 : il se défoule au hasard. L'une des victimes raconte qu'elle a demandé à deux reprises aux vigiles du café La Perle d'intervenir. "John Galliano s'est défoulé sur des personnes au hasard", raconte Géraldine Bloch. "Moi-même j'ai dit 'fuck you' et 'shut up'", ajoute-elle, soulignant qu'"il avait un comportement bizarre, je ne sais pas s'il était ivre. Il a dit 'jewish' au moins 30 fois!".
16h52 : une victime à la barre. Géraldine Bloch explique, à la barre, comment se sont déroulés les faits. Selon ses explications, quand John Galliano est arrivé, elle était installée en terrasse. Le couturier l'a tout de suite insultée. "Les mots les plus fréquents étaient 'bitch' (salope) et 'jewish' (juive), raconte la victime.
16h48 : trop de pression. "J'aime beaucoup la création, mais avec tout ce qu'il y avait à gérer, il y avait une énorme pression", confie le couturier. "J'étais dans le déni", a expliqué John Galliano, c'est pour cela qu'il n'a rien dit à la police.
16h45 : un deuil qui n'a pas été fait. John Galliano explique avoir perdu un ami cher en 2007et être retourné juste après l'enterrement, directement au travail. "Je n'ai pas pris le temps de faire mon deuil", explique-t-il, ajoutant "parfois je prenais même des somnifères la journée".
L'ancien couturier de la maison Dior reconnaît une "triple addiction", à l'alcool, aux somnifères et au valium.
16h35 : Difficultés de traduction. L'interprète dit ne pas comprendre l'accent de John Galliano. Son avocat fera les traductions complémentaires.
16h25 : John Galliano est appelé à la barre. Il dit ne pas très bien se souvenir de ce qui s'est passé le 24 février mais qu'il garde "l'image très violente du jeune homme". Il dit ne pas se souvenir d'avoir proféré des insultes.
A la question de savoir pourquoi il ne se souvient de rien, Galliano explique qu'il souffrait d'addiction à l'alcool et aux médicaments : il prenait du Valium, des barbituriques et des somnifères depuis 2007. Il a depuis passé 2 mois en cure de désintoxication en Arizona.
16h20 poursuite de la lecture des auditions et des PV de confrontation. Visiblement les "fuck you" ont fusé ce soir-là...
16h08 : Lecture de la déposition de John Galliano. Le couturier n'a été entendu que le 26 février. Selon lui, ce sont les plaignants qui l'auraient agressé en premier. Il affirme n'avoir jamais prononcé les insultes. A la fin de son audition, Galliano a porté plainte contre les deux plaignants, notamment pour diffamation.
16h05 : La présidente rappelle les faits tels qu'ils sont décrits dans le PV de police. Elle redit les insultes qui auraient été proférées. John Galliano était ivre au moment des faits.
L'altercation du 24 février aurait duré 45 minutes, selon la déposition du plaignant. Selon lui, le personnel du bar aurait refusé d'intervenir car John Galliano est un habitué du bar.
16h01 : John Galliano se lève pour écouter les faits qui lui sont reprochés. Il aurait dit à l'une des plaignantes : "dirty Jewish face" (Sale face de Juive) et au compagnon de celle-ci "fucking Asian bastard" (putain de bâtard asiatique). La troisième plaignante auraient été traitée de "Sale pute juive moche".
16 heures : Les deux plaignants du 24 février sont présents à l'audience. La troisième plaignante est en déplacement à l'étranger. Tous les témoins cités par John Galliano sont présents. Trois associations s'étaient déjà portées parties civiles (le Mrap, la Licra et l'UEJF), deux autres les rejoignent : J'accuse et SOS Racisme.
15h55 : Un des avocats de la défense fait remarquer qu'un des gardes du corps de John Galliano est assis sur le banc des avocats et indique qu'il ressent une pression. La procureure propose qu'il s'assoie sur le banc des accusés à côté du couturier. Rires dans la salle. Finalement, il restera à sa place.
. Cheveux long, veste noire... Look très sobre pour l'ancien enfant terrible de la mode. Le procès devrait commencer dans quelques instants.
15h40 : L'audience est suspendue 5 minutes. Le procès de John Galliano va bientôt commencer. Le couturier est arrivé au Palais. Il devrait entrer par une porte dérobée pour échapper aux journalistes présents devant la salle.
14 heures : Le procès doit commencer à 15h30. Deux autres affaires sont prévues avant celle de John Galliano. La première concerne l'humoriste Didier Porte.
Post-it : Le styliste John Galliano est représenté par Me Aurélien Hamelle. Les plaignants sont représentés par Me Yves Beddouk. Me Gérard Taieb est le conseil du Mrap.
Post-it : Trois associations antiracistes - la Licra, le Mrap et l'UEJF - se sont constituées partie civile aux côtés des trois victimes.