Ils seraient 1.346 Français ou résidents en France ayant a minima manifesté des velléités de départ en Syrie. A Lille, une association spécialisée dans les dérives sectaires, a décidé d'aider les familles désemparées après le départ d'un de leurs proches. Elle a récemment ouvert un site internet (www.caffes.fr) pour mieux aider ces personnes.
Des conseils très concrets aux familles. Depuis que sa fille est partie en Syrie avec son compagnon et son petit garçon d’un an, Laurence a réussi à garder un contact par internet avec elle. Dans ses messages, elle a appris à entretenir le lien familial sans brusquer sa fille, sans évoquer non plus le sujet sensible de son engagement pour l’Etat islamique.
Ne surtout pas rompre le contact. "On m’a dit de ne pas braquer ma fille, de ne pas du tout parler de ce qui se passe là-bas", raconte Laurence. "On m’a également conseillé de lui rappeler les bons souvenirs qu’elle a pu avoir avec nous. Ce n’est pas la peine d’essayer de la faire changer". Pour ne surtout pas prendre le risque de rompre définitivement le contact avec sa fille, Laurence écoute les conseils de l’association, même si ça lui coûte énormément. "On aurait envie de lui dire ‘rentre, tu es dans un pays en guerre. Tu te mets en danger, tu mets en danger ton enfant’. Mais on ne peut pas le dire".
"Être le moins maladroit possible". Charline Delporte, du centre national d'accompagnement familial contre les sectes, l’attitude à adopter doit être la même que vis-à-vis des mouvements sectaires. "Il faut éviter de parler de la croyance. L’important, c’est d’être le moins maladroit possible, de ne pas les abandonner", affirme-t-elle. "Le jour où ils auront repris conscience, ils pourront appeler leur famille pour qu’ils volent à leur secours". Reste le sentiment dominant de solitude. Face à l’extrémisme islamiste, Laurence, comme de nombreux parents, se sentent abandonnés des pouvoirs publics.
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