C’est une méthode originale, mais qui se révèle être efficace. Des scientifiques, du laboratoire de santé publique et environnement de l’université Paris-Sud, viennent de publier une étude sur la consommation de drogues en France, basée sur l’analyse des eaux usées.
Un indicateur objectif
Le procédé est simple : les chercheurs ont récupéré des échantillons d’eaux usées dans diverses stations d’épuration et les ont analysés. Ils y ont relevé les taux de cocaïne, d’ecstasy, d’amphétamine et de buprénorphine présents, détaille Le Figaro. A partir de ces données, les scientifiques ont dressé une cartographie de la consommation de ces différents produits en fonction du pourcentage dans les échantillons.
C’est la première fois que les pouvoirs publics disposent d’un indicateur objectif sur la consommation de drogues. "Jusqu’à présent nos indicateurs étaient déclaratifs avec un questionnaire rempli par les jeunes participant à la journée de préparation nationale, puis les indicateurs basés sur les arrestations et les saisies de la police et enfin, ceux basés sur les demandes de soins", explique, à Europe1.fr, Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT).
La France moins consommatrice que l’Italie
Grâce au travail des chercheurs, la MILDT est en mesure de connaître précisément les zones géographiques où la consommation de drogues est la plus importante, mais aussi les périodes de l’année où elle augmente. "On a remarqué, par exemple, que lors de la fête de la musique, la consommation explose", précise Etienne Apaire. "Grâce à cette carte, nous savons désormais qu’il faut faire davantage de prévention à cette période, prévoir plus de secours, mais aussi plus de répression", souligne-t-il.
Cette étude permet également de comparer la consommation de drogues entre différents pays de l’Union Européenne. L’Espagne, l’Italie ou encore la Belgique ont déjà procédé à la même méthode. Selon les comparaisons effectuées, la France se situerait, en termes de consommation, au même niveau que la Belgique mais serait loin derrière l’Italie ou l’Espagne.