La pétition. Une élève de 5e d'un collège de Rouen a lancé sur internet une pétition contre les dissections d'animaux en classe qui a recueilli plus de 12.000 signatures en l'espace de deux mois. "Avons-nous besoin de massacrer des cadavres d'animaux pour apprendre?", écrit l'adolescente dans sa pétition adressée au ministre de l'Education nationale Vincent Peillon et reprise par le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France.
"J'ai été écœurée". "La dissection dans les collèges finance la mort d'animaux et encourage la maltraitance envers les animaux", estime la jeune fille, qui se dit choquée d'avoir constaté dans sa classe que "tous les autres élèves s'amusaient à déchiqueter le cadavre" lors d'une séance de dissection d'un poisson. "J'ai été écœurée de ce comportement, j'étais la seule à refuser de participer à la dissection", rapporte-t-elle dans son courrier au ministre. "Il est possible d'apprendre dans des livres le fonctionnement de la respiration, du coeur... seulement, mon collège préfère financer la mort d'animaux", s'insurge la collégienne, dont le texte avait été signé mercredi en milieu de journée par 12.203 personnes sur le site Mes0pinions.com.
Les enseignants réagissent. La pétition a généré une réaction sur internet de la part d'enseignants de sciences et vie de la terre (SVT). Sur la page Facebook SVT 44, Jean-Pierre Gallerand, un professeur de Nantes qui se présente comme un auteur de dissections virtuelles, souligne ainsi que "le concret a toujours sa place en cours (...) même les outils numériques ne remplaceront pas l'observation réelle". "Mais en 5e, je pense qu'il faut privilégier ce qui est acheté dans le commerce (tête de poisson, coeur de porc...) à des dissections de grenouilles ou de souris. Et surtout l'enseignant doit faire preuve de pédagogie dans la présentation du travail et ne pas forcer un élève ne souhaitant pas disséquer (il se contente d'observer)", écrit l'enseignant.