Une des 14 "ex-diplomates" lybiens déclarés persona non grata par Paris, qui refuse d'être expulsée, a été interpellée à son domicile des Hauts-de-Seine jeudi. L'avocat de Toraia Ben Saleem, Me Philippe Missamou, a dénoncé "un enlèvement" de sa cliente, car il y a eu, selon lui, "violation de domicile", les policiers n'étant "pas munis de mandats". Il a exprimé son "inquiétude de savoir où elle se trouve désormais".
"Ils ont enlevé ma mère sans pitié", a raconté une des filles de Toraia Ben Saleem. "Nous dormions ce matin lorsqu'on a frappé à la porte, nous avons naïvement ouvert la porte, des policiers sont entrés, ma mère est tombée dans les pommes, ils l'ont tirée sur le palier, ils nous ont empêchés de téléphoner à nos avocats. Nous ne savons pas où elle a été emmenée", a affirmé cette étudiante anglo-libyenne de 31 ans.
Me Philippe Missamou a déclaré avoir l'intention d'engager devant le TGI de Paris une action "en référé pour obtenir que soit mis fin à sa détention arbitraire" et d'"attaquer le ministre de l'Intérieur (Claude Guéant) et des Affaires étrangères (Alain Juppé) pour voie de fait", a-t-il expliqué.
Parallèlement, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), qu'il avait saisie de l'affaire lundi, lui a répondu mercredi en l'informant qu'elle avait demandé au gouvernement français de lui transmettre avant "18H00 ce jour" des "renseignements complémentaires" sur "le déroulement de la procédure", les options "si elle ne quitte pas de son plein gré le territoire français", et le "recours" dont elle dispose "en droit interne", a-t-il détaillé. Selon lui, la CEDH n'a pas reçu de réponse dans le délai imparti.