Le réseau était spécialisé dans le travail clandestin. Dix personnes sont soupçonnées d'avoir organisé ou utilisé une filière de mitrons clandestins venant de Tunisie pour travailler dans des boulangeries françaises, a-t-on appris samedi auprès du parquet de Lille. Les suspects ont été mis en examen jeudi et vendredi à Lille. "Un réseau qui s'était spécialisé dans le travail dissimulé de clandestins tunisiens dans des boulangeries tenues par des ressortissants tunisiens ou d'origine tunisienne en région parisienne et en Haute-Normandie" a été démantelé, a confirmé le parquet de Lille.
"Employés dans des conditions proches de l'esclavage". L'affaire a débuté en 2011, avec l'interpellation de plusieurs étrangers en situation irrégulière dans une boulangerie du Havre tenue par un "gérant de paille" et la découverte de la filière, selon Ouest France. Les clandestins, au nombre de vingt, étaient employés dans quinze boulangeries au Havre, à Paris et en banlieue parisienne, relève Le Parisien. Payés moins de 500 euros par mois, ils vivaient dans des logements insalubres au-dessus des commerces.
La tête du réseau, poursuit le quotidien, était basée en Tunisie : l'homme proposait à de jeunes boulangers tunisiens des environs de Tataouine de les faire entrer illégalement en France, contre de l'argent, puis de les embaucher dans des boulangeries qui lui appartenaient et pour lesquelles il ne s'acquittait "d'aucune déclaration fiscale". "C'était des gens employés dans des conditions proches de l'esclavage. Le réseau mettait à disposition cette main d’œuvre clandestine, et les utilisateurs étaient à la recherche de cette main d’œuvre pas chère du tout et très laborieuse", a commenté le parquet de Lille.
26 personnes arrêtées. L'interpellation de 26 personnes a abouti ont abouti jeudi et vendredi à la mise en examen de dix personnes pour "recours aux services de travailleurs dissimulés en bande organisée et emploi d'étrangers sans titre", selon le parquet. Dans Une information judiciaire avait été ouverte en décembre 2013 auprès de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs). Et l'enquête a été menée par la direction centrale de la police judiciaire, l'office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre (Ocriest) et la police aux frontières. Les enquêteurs ont remonté la filière en se basant notamment sur des dénonciations.