Des bagagistes du groupe WFS en grève depuis le 2 janvier à Orly ont assigné vendredi leur direction en référé à Bobigny pour avoir cassé leur mouvement en faisant appel à des intérimaires et à des salariés d'autres filiales du groupe. "Nous sommes sur un véritable recours organisé pour faire échec à la grève", a assuré l'avocat de la CFDT, la CGT et SUD, Me Eric Moutet, lors d'une audience devant le tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny. Me Moutet a présenté au tribunal des pièces sur lesquelles il est selon lui "clairement écrit que le motif de l'embauche des intérimaires est 'le mouvement de grève'".
Il reproche également à la direction d'avoir utilisé "la main d'oeuvre" d'autres filiales du groupe, spécialisé dans les services d'assistance aéroportuaire, pour remplacer les grévistes. "Les cadres appelés en renfort (pour charger les bagages, ndlr) n'ont pas la formation", a-t-il dit, citant l'exemple d'un avion "revenu au point de départ parce qu'il n'était pas correctement chargé".
Me Antonio Sardinha Marques, l'avocat de WFS, a assuré que "les intérimaires embauchés étaient pour la plupart présents avant la grève". "Cette grève est un mouvement illicite car les grévistes entravent la liberté de travailler de leurs collègues et le fonctionnement du matériel", a-t-il contre-attaqué, expliquant qu'ils bloquaient "l'accès des passagers" et "le décollage des avions".
Le juge des référés doit rendre sa décision le 16 janvier.