La marche silencieuse dimanche à Linselles s’est conclue par une clameur en souvenir des otages.
Le silence qui a régné sur le cortège était impressionnant. Il a d'autant tranché avec la "minute de bruit" qu'ont réclamé les mais d'Antoine et Vincent à l'issue d'une marche organisée en leur souvenir. Près de 3.000 personnes ont défilé en mémoire des deux jeunes Français tués après leur enlèvement au Niger, dimanche à Linselles, leur commune d'origine, à Linselles, près de Lille. La marche s’est achevée devant l'église Notre-Dame de Linselles, là-même où doivent avoir lieu lundi les obsèques des deux jeunes hommes, en présence du président Nicolas Sarkozy.
Ecoutez le reportage de Jessica Jouve :
En tête du cortège, se trouvaient les familles d'Antoine et Vincent, entourées d'amis portant un portrait d'Antoine, qui travaillait pour une ONG en Afrique où il allait se marier, et de Vincent, son ami d'enfance parti le rejoindre au Niger pour assister à la noce. Dans la foule, se trouvait Rakia, jeune Nigérienne qui devait épouser Antoine. La maire de Lille, Martine Aubry, était également présente, ainsi que Anh Dao Traxel, fille adoptive de Jacques Chirac.
"Ça ne devait pas leur arriver"
Des policiers encadraient ce rassemblement initié par des amis d'Antoine et Vincent. "On est là pour aider et encourager les familles. La peine sera lourde. Vincent et Antoine étaient vivants, gentils; ça ne devait pas leur arriver, surtout en faisant de l'humanitaire. Je leur dis au revoir", a déclaré juste avant le début de la marche, Estelle Schoonheere, 72 ans, habitante de Linselles, les larmes aux yeux et des sanglots dans la voix. Elle portait une rose blanche à la main.
Arrivés vendredi soir de Paris par fourgon funéraire, les cercueils des deux jeunes hommes sont exposés depuis samedi dans une chapelle ardente installée dans une salle polyvalente de la ville et ouverte au public. Vincent Delory et Antoine De Léocour, tous deux âgés de 25 ans, avaient été enlevés le 7 janvier dans un restaurant de Niamey, au Niger, et retrouvés morts le lendemain après l'assaut des forces spéciales françaises en territoire malien contre leurs ravisseurs. L'enlèvement a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.