"Non à l'austérité". Tel était le mot d'ordre de la journée interprofessionnelle de mobilisation contre les mesures du gouvernement, organisée mardi partout en France. A l'appel de cinq confédérations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires), près de 200 rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Lyon ou Paris Selon les sources, entre 16.000 et 25.000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale. Une mobilisation qui reste mitigée. La CGT a dénombré au total 270.000 manifestants en France, alors que le ministère de l'Intérieur en a recensé 145.000.
La grève a eu quelques répercussions sur les transports, notamment à la SNCF mais peu à la RATP. Mais les organisations syndicales, qui ne s'attendaient cependant pas à une mobilisation comparable à celle de l'automne 2010, ont néanmoins jugé le niveau des manifestations encourageant.
A Marseille, malgré la présence de Bernard Thibault, le défilé n'a pas fait non plus recette sur la Canebière. "L'austérité, on en a marre", a malgré tout lancé au micro d'Europe 1, le secrétaire général de la CGT. "Non à l'austérité en France et dans les autres pays européens. On en demande toujours plus aux salariés, on touche à leur pouvoir d'achat, on augmente le tarif des mutuelles et loin de nous sortir de la crise économique, cette précarité sociale va nous enfermer dans la récession", a argumenté le syndicaliste. "Un salarié sur deux en France a moins de 1.500 euros pour vivre. Comment fait-on pour vivre ?", a-t-il conclu.
"On en demande toujours plus aux salariés" :
"Sensibiliser l'opinion"
Côté CFDT, François Chérèque, qui a participé dans la journée à une flashmob, avait rappelé mardi dans un entretien au quotidien Direct Matin, que "l'objectif est de sensibiliser l'opinion au cas où il faudrait aller plus loin". Affirmant que "les salariés sont inquiets pour leur emploi et leur pouvoir d'achat", le dirigeant syndical a estimé qu'il est "difficile dans ces conditions de leur demander de faire grève, y compris dans les transports, où cela gênerait les travailleurs".
69% des Français favorables à la mobilisation
Face à une politique gouvernementale jugée "injuste et inefficace", l'intersyndicale réclamait quatre "mesures urgentes". Elle demandait aussi la mise en oeuvre de la taxe sur les transactions financières, la défiscalisation des heures supplémentaires et le soutien du pouvoir d'achat. Elle voulait enfin que le gouvernement fasse de l'emploi une priorité et réclamait l'arrêt des suppressions de postes dans la fonction publique. Selon un sondage Louis Harris/CGT publié le 5 octobre, près de sept salariés sur dix (69%) soutiennent cette mobilisation nationale décentralisée, tournée vers des actions sectorielles et locales.