Demandes d'absence ou d'aménagement du temps de travail pour motifs religieux, plus rarement questions de salles de prière ou de port de signes ostentatoires: dans l'entreprise, près d'une personne sur deux est confrontée à la question du fait religieux, selon une étude rendue publique mercredi.
Selon cette enquête de l'institut Randstad et de l'Observatoire du Fait Religieux en Entreprise (OFRE), 44% des personnes sont confrontées de manière régulière ou occasionnelle au fait religieux au travail (12% de façon quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle et 32% quelques fois par trimestre ou par an). A l'inverse, 56% y sont rarement confrontées (moins d'une fois par an ou jamais). Selon les auteurs, 70% des entreprises sont confrontées à la question, mais elle ne se pose fréquemment que chez 12% d'entre elles.
Absences et aménagement du temps de travail les plus fréquents. Les faits les plus souvent rencontrés sont des demandes d'absence (16%) et d'aménagement du temps de travail (13%). La présence de menus confessionnels à la cantine et la mise à disposition de lieux de prières apparaissent aussi dans les réponses, mais en faible nombre, tandis que le port de signes religieux ostentatoires concerne 10% des situations. Les autres situations rencontrées sont par exemple le refus de réaliser des tâches pour raisons religieuses, le refus de travailler avec ou sous les ordres d'une femme ou encore le refus de travailler avec une personne en raison de sa religion.
Situation plus délicate. Les managers sont nombreux (73,5%) à souligner que lorsque la religion intervient, la situation est rendue plus délicate. Ils citent la menace d'accusation de discrimination ou la remise en cause de la légitimité de l'entreprise ou du manager comme premières causes de complexité. D'une façon générale, les salariés ne sont pas hostiles à la religion et n'y voient pas un tabou, lorsqu'elle n'interfère pas avec le travail. Plus de 60% des personnes interrogées (77% dans le sous-groupe des pratiquants) juge ainsi tout à fait acceptable par exemple, qu'une personne prie pendant ses pauses. Mais la pratique doit être personnelle, jugent 72,7% des personnes et il n'est pas pensable de prier pendant le temps de travail pour 94,5% d'entre elles.
L'enquête a été menée par questionnaire en ligne entre le 1er et le 26 février auprès notamment de cadres des ressources humaines (27,5%), d'autres managers et de salariés dans les services et l'industrie. 1.333 questionnaires ont été analysés.