En attendant une nouvelle journée d'action mardi, à la veille du vote au Sénat du projet de loi sur la réforme des retraites, une nouvelle offensive s'annonce dans le secteur des transports. Routiers et cheminots ont promis des actions plus dures à partir de dimanche soir, opérant une jonction avec les manifestations et grèves de mardi qui s'étendront au trafic aérien.
Les routiers entrent en action
La CFDT-Transport, majoritaire dans le secteur, a promis des "actions en tout genre dans l'hexagone" dès l'aube lundi. Elle n'exclue pas de bloquer des sites pétroliers ou organiser des barrages sur des axes stratégiques. "Les routiers sont contents de rentrer dans l'action. La semaine prochaine sera décisive, tout le monde le sait", a lancé Maxime Dumont, le secrétaire général du syndicat.
"La réforme sera votée"
"Je ne laisserai pas bloquer notre pays", a martelé François Fillon dimanche soir sur TF1, à l'adresse des grévistes. Le "débat ira à son terme au Sénat" et la réforme sera "votée", a-t-il insisté, en estimant que "beaucoup de gestes ont été fait" lors de l'examen parlementaire.
Autre point sensible, les convoyeurs de fonds envisagent des grèves, qui pourraient à terme entraver l'approvisionnement des distributeurs bancaires. "Ca peut partir très vite", prévient Patrick Noszkowicz, de la CGT Brinks.
Chez les cheminots, l'appel aussi est lancé. Didier Le Reste, secrétaire général de la fédération CGT, a annoncé un "rebond significatif" du mouvement. Son homologue de la CFDT Christophe Dard parie sur une "vraie dynamique" avec les routiers, prédisant des actions qui feront "mal en terme de conséquences économiques".
"La perturbation commence à être réelle"
"Le pays n'est pas bloqué. Ceci étant, la perturbation sur la vie quotidienne commence à être réelle. Le pays est ancré dans la mobilisation durable", a averti le leader de la CGT Bernard Thibault, qui a appelé à "suspendre" le vote au Sénat. "Si le dialogue reprend cette semaine, le problème est réglé", a insisté son homologue de la CFDT, François Chérèque, à propos du "risque de blocage de l'économie".
L'Elysée mise sur un essoufflement
Après un week-end encore marqué samedi par des défilés massifs, le rendez-vous de mardi, le sixième depuis la rentrée, sonne comme un ultime coup de semonce, avant le vote au Sénat, officiellement prévu mercredi malgré la résistance de la gauche qui a déposé quelque 1.200 amendements. L'Elysée mise sur un essoufflement de la mobilisation et du mouvement lycéen, avant le vote définitif au parlement fin octobre et les vacances de la Toussaint.
Le gouvernement sera aussi très attentif au débat qui pourrait agiter l'intersyndicale jeudi, misant sur d'éventuelles dissensions sur la conduite à adopter après le vote des sénateurs.