Vaccins : l'aluminium toujours dans le viseur

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Des chercheurs ont appelé lundi à la poursuite des recherches sur sa nocivité alors que son usage se généralise.

L'aluminium continue d'inquiéter les chercheurs. Utilisé comme adjuvant dans la grande majorité des vaccins depuis des années, l'aluminium "injecté dans le muscle circule dans l'organisme et est capable de gagner en faible quantité le système nerveux central où il va s'accumuler", a prévenu lundi le professeur Romain Gheradi, un spécialiste des maladies neuromusculaires à l'hôpital Henri Mondor de Créteil, sur la base d'études expérimentales.

Pourquoi on utilise l'aluminium ?

Avec ses collègues, il a donc appelé lundi à la poursuite des recherches sur la nocivité des sels d'aluminium. L'ajout d'une très petite dose d'aluminium, une technique utilisée depuis des années, a pour rôle de stimuler la réaction immunitaire. Mais alors qu'on pensait que l'aluminium se dissolvait spontanément dans les tissus et n'avait pas d'effet toxique, des études commencent à démontrer le contraire.

Pourquoi il faut s'en méfier ?

"Il y a un manque de connaissance sur l'aluminium", a reconnu le Pr Christopher Exley, un biochimiste britannique qui travaille sur l'aluminium depuis plus de 20 ans. On ne sait pas aujourd'hui; souligne-t-il, ce que peut provoquer "une exposition lente et consistante à l'aluminium pendant des années" et qu'"on peut se demander" si des maladies neurologiques auto-immunes comme la sclérose en plaques ne seraient pas, elles aussi liées, à l'aluminium.

Pourquoi les médecins tirent la sonnette d'alarme ?

Les symptômes, étudiés chez 585 adultes, apparaissent en moyenne 11 mois après le vaccin, selon le Pr Gherardi qui estime qu'ils pourraient toucher jusqu'à 5% de la population, alors même que le nombre de vaccins recommandés ne cesse d'augmenter, avec près de 200 vaccins en développement actuellement. Des données qui n'ont pas fait infléchir l'agence du médicament. ANSM a annoncé le mois dernier qu'elle ne financerait pas la poursuite de ses travaux sur les adjuvants à l'aluminium.

Même si les recherches du Pr Gherardi ne font pas l'unanimité chez certains experts, qui relèvent qu'aucune relation de cause à effet n'a encore été démontrée, les soupçons qui planent sur les sels d'aluminium sont jugés suffisamment graves par d'autres experts.

Un moratoire en attendant ?

En attendant des recherches plus poussées, la députée européenne Michèle Rivasi (EELV) a réclamé un moratoire sur tous les vaccins contenant de l'aluminium, comme l'avait déjà fait en mars dernier un groupe d'études de l'Assemblée nationale, en application du principe de précaution. L'Académie de Médecine avait reconnu en juin que de l'aluminium pouvait pénétrer dans le cerveau mais s'était déclarée hostile à tout moratoire, estimant que celui-ci rendrait impossible la majorité des vaccinations alors que des solutions de rechange ne pourraient être prêtes que dans 5 ou 10 ans.