Les portraits de Valentin sont partout dans la maison de Véronique Crémault, à Porcieu-Amblagnieu, dans l’Isère. La mort brutale, à l’été 2008, du petit garçon, tué de 44 coups de couteau à Lagnieu, dans l’Ain, ne cesse de hanter sa mère, qui depuis vit un enfer. Dépression, agoraphobie, angoisse… Et même une tentative de suicide sur la tombe de son fils.
"Il est constamment avec nous" :
Même absent, Valentin, 11 ans au moment de sa mort, reste omniprésent. "Il est présent avec nous tous les jours", témoigne pour Europe 1 la mère du petit garçon. "Sa chambre est restée intact. Valentin fait partie de notre survie. Parce que c’est plus une vie, c’est une survie. Donc il est là, il est dans notre coeur, il est dans notre tête, il est constamment avec nous. Tout ce qu’on fait, c’est pour lui, encore."
Et le procès de Stéphane Moitoiret, l’assassin présumé, et de sa compagne, qui s’ouvre lundi devant les assises de l’Ain, Bourg-en-Bresse, Véronique Crémault l’attend. D’autant qu’elle s’est battue pour l’obtenir. Pour elle, il aurait été inconcevable que Stéphane Moitoiret échappe à la justice. Alors elle balaye les conclusions de quatre des 10 experts qui ont examiné l’accusé et l’ont jugé pénalement irresponsable de ses actes. Stéphane Moitoiret avait notamment expliqué aux enquêteurs qu’il s’était senti investi d’une mission divine.
Moitoiret "n’est ni fou, ni irresponsable"
"Il n’est ni fou ni irresponsable", réfute Véronique Crémault. "Moitoiret, c’est un calculateur. Il était conscient de son acte dans la mesure où il l’a prémédité. Il a quand même avoué tout de suite à sa compagne qu’il venait de tuer un petit garçon. Et le lendemain, en reprenant la route, ils se sont quand même destitués de toutes les affaires qui pouvaient prouver qu’il avait tué mon fils. On n’est pas fou quand on fait des choses pareilles."
Véronique Crémault ne veut pas entendre parler d’autre chose que d’une condamnation à perpétuité de l’assassin présumé de son fils, qu’elle s’est promis de regarder dans les yeux, tout à l’heure.