Nouvelles dissolutions au sein des mouvements d'extrême droite. Après Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, l'Œuvre française (OF) et les Jeunesses nationalistes (JN) sont dans le viseur de l'Etat. Manuel Valls a en effet annoncé mercredi la dissolution par le Conseil des ministres de ces deux groupuscules d'extrême droite.
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Le 25 juin dernier, à la suite de la mort de Clément Méric, plusieurs mouvements d'extrême droite avaient reçu une notification de dissolution. Faute d'avoir présenté des arguments convaincant au ministère de l'Intérieur, l'Œuvre française et les Jeunesses nationalistes ont donc été dissous.
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L'OF, "une milice privée". Le ministre de l'Intérieur a ainsi souligné que l'Œuvre française était une "association qui propage une idéologie xénophobe et antisémite, des thèses racistes et négationnistes, qui exalte la collaboration et le régime de Vichy, et qui rend des hommages réguliers au maréchal Pétain, à Brazillac ou à Maurras".
L'Œuvre française représente le plus ancien groupe d'extrême droite en activité. Antisémite et pétainiste, ce mouvement été fondée en 1968 sur les ruines de l'OAS. Créée par Pierre Sidos, fils de François Sidos, fusillé à la Libération pour collaboration, l'Œuvre française "est organisée comme une milice privée avec des camps de formation de type paramilitaire", a rapporté Manuel Valls. Les militants de l'œuvre française sont en effet généralement des anciens militaires de régiments de combat. Comme de nombreux mouvements d'extrême droite, l'Œuvre française possède des codes vestimentaires bien précis. "Ses militants portent une chemise bleue comme les Phalangistes espagnols des années 1930", rapporte lemonde.fr.
Les JN "propagent, elles aussi, la haine et la violence". Concernant les Jeunesses nationalistes, Manuel Valls les accuse "de propager elles aussi la haine et la violence". "Dans le même sens, par décret toujours, le président de la République va dissoudre les Jeunesses nationalistes, un mouvement qui exalte la collaboration, qui rend hommage à des miliciens ou à des Waffen SS, avec pour certains de ses membres aussi des saluts hitlériens", a-t-il poursuivi à l'issue du Conseil des ministres.
"L'avenir est à nous". Les Jeunesses nationalistes constituent en quelque sorte la branche activiste de l'Oeuvre française. Fondées en octobre 2011, les JN sont les derniers nés de l'extrême droite radicale. Et leur fondateur, Alexandre Gabriac, un jeune élu FN exclu du parti après la diffusion d'une photo le montrant faisant un salut nazi, ne compte pas en rester là. "Croire que dissoudre avec un bout de papier nos assos stoppera notre détermination et notre avancée relève du fantasme. L'avenir est à nous", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il faut dire que les Jeunesses nationalistes ont particulièrement fait parler d'elles ces dernières années en multipliant "les actions coup de poing".
Croire que dissoudre avec un bout de papier nos assos stoppera notre détermination et notre avancée relève du fantasme. L'avenir est à nous.— Alexandre GABRIAC (@Gabriac) July 24, 2013
Le nationalisme est avant tout dans les cœurs et dans les âmes,ce n'est donc pas un décret formulé par un état illégitime qui nous arrêtera.— Alexandre GABRIAC (@Gabriac) July 24, 2013
"Une volonté du président d'apaiser". Le ministre de l'Intérieur a souhaité "rappeler la volonté du président de la République d'apaiser, de faire en sorte que la loi soit respectée par tous", ajoutant qu'"il n'y a pas de place dans notre pays pour la haine, la xénophobie, l'antisémitisme ou des actes antimusulmans". Pour Manuel Valls, "ce sont, après les dissolutions déjà intervenues (celles de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires le 10 juillet, ndlr) , des moments très importants".