"Ne pas décider à la place des patients". Manuel Valls a ouvert mercredi à l'Assemblée nationale le débat sur la fin de vie, appelant les députés à "avancer" vers le droit de mourir dans la dignité dans le "rassemblement" et le "consensus". Le Premier ministre s'est attaché à rassurer et à répondre à ceux qui craignent une loi qui ouvrirait la porte au "suicide assisté". "La loi ne doit pas venir décider à la place des patients. Il ne s'agit pas de s'immiscer dans les consciences de chacun, de dicter une conduite à l'entourage, pas plus que de se substituer à l'éthique des personnels soignants. La loi - et c'est son rôle - apportera des solutions là où l'incertitude engendre de véritables souffrances", a déclaré Manuel Valls.
Basé sur la mission Claeys-Leonetti. La proposition de loi cosignée par un député PS, Alain Claeys, et un député UMP, Jean Leonetti sera débattue en mars à l'Assemblée. Les deux parlementaires ont rendu en décembre leurs conclusions à François Hollande visant à améliorer la loi actuelle. Le chef de l'Etat, qui avance prudemment sur les sujets de société depuis le mariage pour tous, a fait "siennes" les propositions des deux élus, porteuses selon lui de "deux grandes avancées" pour arriver à un "apaisement des souffrances" et un "respect des décisions des malades".
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Ce qui pourrait changer. Toute légalisation d’une aide à mourir (euthanasie ou suicide assisté) a été écartée par les deux députés. Pour améliorer la loi actuelle sur la fin de vie, Alain Claeys et Jean Leonetti préconisent deux choses. D'abord, une "sédation profonde et continue" jusqu'au décès pour des patients en phase terminale qui en feraient la demande.
L'autre grand changement concerne les directives anticipées, sorte de "testament" médical qui permet à chacun d'exprimer à l'avance son opposition à tout acharnement thérapeutique. Actuellement, ce sont les médecins qui ont le dernier mot. Jean Leonetti et Alain Claeys proposent que les directives anticipées s'imposent désormais aux médecins.
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