LIQUIDATION POSTHUME - Le bureau du célèbre avocat, la pièce la plus chère, a été vendue à 38 000 euros ce week-end.
Buste de Mao et collection de boîtes à cigares. Drôle de destin pour cet homme de loi qu’était Jacques Vergès. Les biens de l’"avocat de la terreur", mort il y de cela six mois, ont été mis en vente ce week-end, dans le cadre d'une saisie judiciaire. Le ténor du barreau s’était en effet éteint en laissant derrière lui de nombreuses dettes auprès des banques et de l’administration fiscale. Curieux et acheteurs se sont donc réunis dans son ancien hôtel particulier de la rue de Vintimille (Paris 9eme) pour voir défiler toutes sortes d’objets, vestiges de la vie du défenseur notamment de Klaus Barbie. Parmi la myriade d’objets hétéroclites réunis, du buste de Mao à la collection de boîtes à cigares, figuraient plusieurs pièces exceptionnelles. Le bureau de l’avocat, pièce la plus chère, vendue à 38 000 euros. Mais aussi quelques morceaux d’Histoire, comme la correspondance entretenue par Vergès avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika, ou cette lettre écrite par l’un de ses amis intimes, l’écrivain Jean Genet. 2.000 euros la missive tout de même. La chroniqueuse judiciaire du Monde Pascale Robert Driard décrit une vie "en petits morceaux".
De nombreux avocats parmi les acheteurs. De nombreux confrères et admirateurs de Vergès s’étaient glissés parmi les acheteurs réunis dans son hôtel particulier. Le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, est reparti avec un jeu d’échec, une des passions de Jacques Vergès. Karim Achoui, avocat radié depuis ses nombreuses condamnations, s’est pour sa part porté acquéreur d’une bibliothèque. Le conseil de l’ordre des avocats avait également envoyé son représentant, Maître Emmanuel Pierrat, pour acheter plusieurs pièces et enrichir la collection du musée du barreau de Paris. Mais la meilleure cliente n’était autre que Maître Nollary Yim-Durand, dernière collaboratrice de Jacques Vergès. L’avocate lui a rendu un ultime hommage en repartant avec plusieurs de ses objets dont l’affiche originale de l’appel du 18 Juin 1940. Histoire d’entretenir la mémoire de l’avocat et militant anticolonialiste.