C’est sans doute la dernière fois que tous les CE1 et tous les CM2 planchent en même temps. Environ 1,6 million d"élèves participent cette semaine à l'évaluation des acquis, une pratique à laquelle François Hollande n’est pas favorable.
Dès le 10 mai, avant même son entrée en fonction, celui qui est devenu ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon avait expliqué qu'il était trop tard pour les annuler. Les livrets étaient déjà imprimés et les enseignants reçoivent une prime de 400 euros.
Pas "scientifiquement" fiable
"Si ces évaluations peuvent être, localement, une aide pour le suivi par les enseignants des acquis de leurs élèves, les outils qui sont actuellement utilisés ne permettent pas une évaluation scientifiquement incontestable du système éducatif national", souligne un communiqué du ministère de l'Education. "En conséquence", poursuit le texte, "les résultats de ces évaluations ne seront pas transmis à l'administration centrale cette année". Ils seront exploités uniquement "dans les écoles pour mettre en œuvre les aides et accompagnements à prévoir pour les élèves en difficultés".
Les tests supprimés en 2013
La circulaire 2012, le texte qui fixe les grandes orientations de l’année scolaire, devrait être modifiée et ces évaluations tout simplement supprimées l’an prochain. Ce serait une victoire pour les syndicats d’enseignants et les fédérations de parents d’élèves qui n’ont cessé de critiquer ces tests depuis trois ans. Ils craignaient notamment la mise en concurrence des écoles.
Il y a quelques mois, le Haut conseil de l'éducation était même allé plus loin dans son appréciation. Les sages les a jugées partielles, peu exigeantes et parfois même peu fiables. Pour connaître le niveau des élèves français, Vincent Peillon propose de travailler autrement, notamment de se baser sur des échantillons d’élèves représentatifs.
"Dès l'été, nous mettrons en place un nouveau système d'évaluation" pour que "la transparence ait lieu entre l'Ecole de la République et l'ensemble des citoyens", a fait valoir le ministre lundi lors d'une visite à l'école primaire Claude-Tournier de Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne. "On mettra fin à la confusion et à la manipulation. Nous croyons à la nécessité de l'évaluation, mais de bonnes et vraies évaluations", a-t-il souligné.
"Il faut trancher, que ces évaluations se déroulent, mais elles resteront dans les écoles" pour appréciation par les enseignants. "Il n'y aura pas de remontée (des résultats) au ministère pour faire des statistiques, mettre en concurrence les écoles et fausser les résultats de l'école française", a-t-il conclu.