L'INFO. François Hollande a annoncé jeudi une réforme du congé parental, à l'occasion d'une "convention de l'égalité", organisée à La Vilette, à Paris. À la veille de la journée de la femme, le chef de l’État a annoncé son projet "d'équilibrer les temps de vie en rééquilibrant le partage des tâches dans le couple". Parmi les mesures dans ses valises : des modifications dans le fonctionnement des congés parentaux. Aujourd'hui surtout utilisés par les mères, François Hollande aimerait que les jeunes papas en profitent eux aussi. "Ce n'est pas toujours la mère qui doit être en bénéficiaire", a-t-il résumé dans son discours. Parmi les solutions envisagées, il souhaite donc obliger les pères à prendre une partie du congé parental pour que leur conjointe puisse elle aussi en profiter.
Le congé parental aujourd'hui. Autre piste à l'étude, selon Les Echos : une modification de l'aide financière aux nouveaux parents. Le nouveau texte devrait modifier le "complément de libre choix d'activité (CLCA)", cette prestation versée par les caisses d'allocations familiales aux parents qui cessent de travailler pour s'occuper de leurs enfants en bas âge. Aujourd'hui, cette aide, d'un montant mensuel maximum de 566 euros, peut être versée à un même parent pendant six mois pour un enfant à charge et jusqu'à trois ans pour deux enfants. C'est là-dessus que le gouvernement veut des modifications.
Ce qui devrait changer. D'après les informations du quotidien économique, le gouvernement entend réduire cette période maximale de versement de l'allocation de trois ans à deux ans et demi. Les six mois supplémentaires ne seraient pas supprimés, mais seul le deuxième partent pourrait en bénéficier. Mieux, l'allocation serait bonifiée pour ce dernier, pendant les six mois restants. Une mère en congé parental depuis deux ans et demi, par exemple, cesserait alors de toucher l'aide. Mais son mari pourrait prendre le relai pendant six mois, avec une allocation bonifiée. Et inversement si c'est le mari qui bénéficiait de l'aide depuis deux ans et demi.
L'objectif. L'idée est de pousser les pères à prendre plus de congés parentaux, et les mères à ne pas s'éloigner trop longtemps du monde du travail. Selon une récente étude de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), les pères ne représentent en effet que 3,5% des bénéficiaires de la CLCA.
Le calendrier. Le gouvernement avait initialement prévu d'attendre les conclusions des débats entre partenaires sociaux sur la qualité de vie au travail et l'égalité professionnelle, entamés à l'automne. Mais ceux-ci ont finalement repoussé la fin des discussions à juin et ne sont parvenus qu'à une déclaration commune de grands principes. Le projet de loi, prévu en mai, devrait donc être élaboré avant la fin des négociations. Les syndicats, sur ce dossier, peinent à trouver un accord avec les associations familiales, qui militent pour le maintien du CLCA dans sa configuration actuelle.