Le scandale de la viande de cheval refait surface. Une enquête a été ouverte après la découverte d'un trafic de chevaux de selle écoulés frauduleusement dans l'alimentation humaine dans l'est de la France. Au moins 3.000 chevaux ont été abattus illégalement par des maquignons sans scrupules qui ont abusés des propriétaires trop confiants.
Des chevaux achetés à des particuliers… Cette fois, ce n'est pas le fournisseur de viandes Spanghero qui est au cœur du scandale mais un "réseau mafieux belge" qui serait parvenu "à contourner frauduleusement notre réglementation sanitaire". Pour ce faire, le réseau a racheté des centres équestres ou des chevaux de selle à des particuliers. Pour obtenir l'accord des propriétaires concernés, des maquignons complices leurs promettaient une "retraite paisible" à leurs montures - qui finissaient en réalité à l'abattoir.
… Et abattus en France. En réalité, les animaux partaient en Belgique où leurs carnets de santé étaient falsifiés. Une fois cette procédure faite, les fournisseurs de viandes frauduleuses se chargeaient d'abattre les chevaux en France, rapportent de concert la Coordination rurale et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés (FNEPE). Le trafic aurait ainsi été découvert dans l'abattoir d'Alès, dans le Gard. Des abattoirs à Pézenas, dans l'Hérault et Valenciennes, dans le Nord seraient également concernés.
Un centre équestre découvre la supercherie. C'est le centre équestre de Rethel, dans les Ardennes qui a tiré la sonnette d'alarme explique son avocat, Me David Boscariol. Selon lui, un maquignon domicilié dans les Ardennes s'était présenté au printemps dernier au centre qui avait posté une annonce pour placer deux chevaux en retraite. L'homme aurait indiqué que les chevaux servaient à encadrer des poulains dans un haras, mais le centre équestre a découvert que les chevaux avaient été revendus à un abattoir, a affirmé Me Boscariol.
Des viandes impropres à la consommation. Contacté, le ministère de l'Agriculture confirme qu'une enquête est en cours, sans pouvoir préciser à ce stade où elle a été ouverte. Cette fois, l'enquête ne porte pas sur des problèmes faux étiquetages. La viande était en effet bien vendue comme "viande de cheval", mais elle était impropre à la consommation. "Les trois quarts des chevaux de selle ont reçu un traitement médicamenteux qui les rend impropres à la consommation humaine", abonde Jacques Largeron, président la FNEPE.
Aucun détail sur l'ampleur de ce trafic n'a pu être non plus précisé pour l'instant. "La filière de production de viande de cheval n'est pas touchée par ce trafic", tient toutefois à préciser Jacques Largeron.
Le fichier d'identification toujours pas mis en place. Le ministère de l'Agriculture souhaite par ailleurs rappeler qu'au moment du scandale de la viande de cheval, la Commission européenne s'était engagée à mettre en place un fichier d'identification unique et centralisé des équidés dans l'Union européenne. Ce fichier n'est toutefois toujours pas mis en place, a-t-il précisé.
L'hiver dernier, des courtiers et entrepreneurs peu scrupuleux avaient vendu de la viande de cheval moins cher en la présentant comme du boeuf. Cette viande avait atterri dans des plats préparés, notamment des lasagnes, censés contenir uniquement de la viande bovine.