L'étau se resserre sur les entreprises à l'origine du scandale des plats surgelés à la viande de cheval à la place de bœuf. Alors que sont attendus jeudi les premiers résultats de l'enquête française, deux entreprises sont suspectées d'être à l'origine de la tromperie. Le rôle du fournisseur de viandes Spanghero et de la société Draap dans l'incroyable réseau d'intermédiaires devra en effet être précisé. L'abattoir roumain serait, quant à lui, mis hors de cause.
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Un intermédiaire néerlandais douteux ? Jusque là, les enquêteurs pensaient en effet que la viande incriminée avait été livrée directement depuis la Roumanie jusqu'en France, plus précisément à Castelnaudary, où se trouve le siège du fournisseur de viandes Spanghero. En fait, une étape semble avoir été dissimulée. Les enquêteurs français ont en effet découvert que les blocs de viande ont transité par les Pays-Bas en raison de l'intervention d'un trader de la société Draap qui a négocié la transaction.
Les ministres français veulent ainsi en savoir plus sur cette société néerlandaise. Cette entreprise a acheté la viande aux abattoirs roumains et elle était bien étiquetée "cheval". C'est ensuite que l'étiquetage a été falsifié.
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La défense des deux sociétés. Si le producteur de viande Roumain a bien indiqué qu'il s'agissait de viande de cheval, reste donc à savoir qui a changé les étiquettes pour y inscrire "viande bovine". Le trader néerlandais ? Le fournisseur français Spanghero ? De son côté, le directeur de Draap Trading - Draap pour "paard", "cheval" en néerlandais - assure dans une interview au Guardian : "j'étais 100% sûr que j'achetais du cheval. Nous l'avons vendu à Spanghero en France ainsi qu'à des clients en Belgique et aux Pays-Bas. Ça a été vendu comme du cheval. C'est très clair" affirme-t-il.
Quoi qu'il en soit, le prix d'achat de la viande était étonnement bas pour de la viande de bœuf - 2 euros le kilo. Selon un spécialiste contacté par Europe 1, un professionnel de la viande aurait dû avoir un doute. Au mieux, il s'agit donc une grave négligence, au pire une fraude dont les Français seraient les complices. Mais Spanghero se défend également de toute fraude. Il assure n'avoir "jamais reçu de factures relatives à de la viande de cheval".
Deux entreprises poursuivies en justice. Et le passé ne joue pas en faveur du fournisseur français Spanghero. Son patron a en effet déjà été mis en cause pour de la viande avariée retrouvée dans du corned-beef. Une enquête avait pointé une traçabilité douteuse et une des filiales de Spanghero avait donc été mise en examen pour "tromperie aggravée et mise sur le marché de produits corrompus". L'affaire est en attente de jugement.
Selon des informations d'Europe 1, l'entreprise néerlandaise Draap n'est pas en reste. Le trader a en effet été condamné l'an passé à un an de prison pour avoir délibérément importé de la viande de cheval d'Amérique du Sud. Une viande qu'il présentait, après avoir falsifié les documents, comme étant du bœuf Hallal, révèle Paris Match.
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