Dominique de Villepin a déjà été auditionné par les juges en charge de l’affaire Karachi. L'ancien Premier ministre a de nouveau été entendu comme témoin lundi, au pôle financier du Tribunal de grande instance de Paris. Mardi, invité de France Info, il a affirmé qu'il n'était "en aucun cas concerné par le fond de cette affaire" et c'est, selon lui, "ce qui apparaît dans le dossier".
"Jacques Chirac a arrêté les commissions"
"Jacques Chirac a arrêté les commissions, il les a arrêtées quand il est arrivé aux affaires, après son élection en 1995" à la présidence de la République, a répété Dominique de Villepin. Il y a un an déjà, l’ancien Premier ministre et secrétaire général de l'Élysée avait affirmé que les commissions avaient cessé avec l’arrivée de Jacques Chirac au pouvoir en 1995. Il soutenait alors qu’elles avaient été arrêtées car il y avait un risque qu’elles reviennent dans la caisse de certains partis politiques, et avait fait état d’une volonté de "moralisation" de la vie publique de Jacques Chirac.
Mais depuis, Ziad Takieddine, homme d’affaire franco-libanais et intermédiaire, mis en examen dans l’affaire, a raconté aux juges que, contrairement à ce qu’affirme Dominique de Villepin, les commissions n’ont jamais cessé. Elles auraient même continué à transiter via un autre réseau contrôlé par les chiraquiens.
Qui dit vrai ?
Les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire vont donc tenter de déterminer qui dit vrai dans cette tentaculaire affaire dans laquelle se mêlent celle des sous-marins vendus au Pakistan, et celle des frégates vendues à l’Arabie saoudite, avec, pour ce seul dernier contrat, pas moins de 521 millions d’euros de commissions.
Le dossier a de quoi embarrasser Dominique de Villepin, à moins de quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle, à laquelle il se présente. Commentant son audition, il s’est simplement dit "très heureux de cette occasion de pouvoir contribuer à la vérité".