C’est un procès d’envergure que s’apprêtent à accueillir les assises des mineurs des Yvelines. A partir de jeudi, neuf adolescents vont comparaître à Versailles. Six d’entre eux sont accusés d'avoir violé une jeune femme de 18 ans en 2009 dans un train de banlieue. Trois autres membres de la "bande" comparaissent pour ne pas être intervenus.
Les débats se dérouleront à huis clos, la plupart des accusés étant mineurs au moment des faits.
Un calvaire dans un train de banlieue
La jeune voyageuse a été attaquée dans un train entre Poissy et Les Mureaux. Au petit matin du 18 avril 2009, la lycéenne, qui revenait d’une soirée à Paris, s’est retrouvée dans le même wagon que les accusés. Elle a demandé une cigarette à l'un des jeunes.
Lorsqu'elle décide de descendre à l'arrêt suivant, le groupe la prend à partie et la retient. Entre les gares de Poissy et des Mureaux, certains individus frappent et violent la jeune femme. Les agresseurs présumés descendent ensuite en gare des Mureaux, après avoir volé à la victime ses papiers, son téléphone portable et son baladeur MP3.
Un des accusés avait 14 ans
L’enquête qui a suivi a duré cinq mois. Les jeunes accusés ont été identifiés grâce aux caméras de surveillance présentes sur les quais aux Mureaux. Ils avaient été soumis à un contrôle d’identité la veille des faits, et ont été de fait distingués par leur tenue vestimentaire.
En outre, les analyses ADN effectuées sur des préservatifs retrouvés dans le wagon concerné ont confondu deux des accusés.
Le plus jeune des accusés avait 14 ans au moment des faits. Il a déjà été jugé par le tribunal pour enfants, et a été condamné à une peine de dix mois de prison pour agression sexuelle.
"Les choses ont dégénéré"
Les accusés reconnaissent "plus ou moins" leur participation, mais se rejettent la responsabilité des faits.
"En fonction des déclarations de chacun, à chaque fois, il y a un meneur mais ce n'est pas toujours le même mis en cause", précise Me Nicolas Balanger, qui défend l'un des accusés. La défense évoque un "phénomène de groupe" entre de jeunes garçons dont certains présentent des "fragilités", intellectuelles ou socio-éducatives selon les cas.
De son côté, l’avocat de la victime, Me Patrick Maisonneuve, a assimilé les neuf jeunes à "une horde sauvage". "Cette bande sauvage a traité cette femme comme étant mise à leur disposition gratuitement pour leur bon plaisir", a-t-il ainsi déploré au micro d’Europe 1. "Cette absence de freins est inquiétante chez ces garçons", ajoute l’avocat.
La jeune femme, qui a mis entre parenthèses ses projets universitaires depuis son agression, "attend vraiment ce procès", selon Me Maisonneuve. Le verdict est attendu vendredi 11 mars.