La technique est inédite. Elle a permis aux enquêteurs de confondre un homme soupçonné de plusieurs viols après des mois de traque. La police se trouvait en effet face à une énigme difficile. D'un côté, l'ADN d'un suspect retrouvé sur trois victimes, de l'autre, les empreintes digitales d'un homme qui, à force d'enquête et d'appel à témoins, avait déjà été condamné et donc déjà fiché.
Les fiches d'empreintes digitales
Les enquêteurs ont alors eu l'idée de chercher de l'ADN sur les fiches cartonnées où les empreintes de cet homme avaient été prises, grâce aux cellules de sueur et de peau incrustées dans le papier.
Une première selon Christian Flaesch, directeur de la police judiciaire de Paris : "On a eu un certain nombre de témoignages qui nous ont amené sur une famille et ensuite sur un individu dont on ne disposait pas de l'ADN. On a pu avoir l'accord du juge pour récupérer sa fiche où il avait déposé l'empreinte de ses dix doigts. C'est inédit,", s'est-il réjoui au micro d'Europe1.
Dans l'affaire étudiée par les enquêteurs, la technique a donc été payante. Ils soupçonnaient un Sénégalais de 38 ans d'avoir commis une série de viol fin décembre à Paris et dans l'Essonne. L'homme, incarcéré pour vol en Belgique, pourrait donc être extradé vers la France. Grâce à cette technique inédite, la police judiciaire a en effet la certitude que ce suspect est bien le violeur puisque l'ADN retrouvé sur les victimes correspondait à celui des fiches d'empreintes digitales.
La possibilité de pouvoir confondre un suspect grâce à l'ADN retrouvé sur sa fiche d'empreinte digitale pourrait faire avancer bien d'autres enquêtes non résolues.