Le directeur d'une école primaire de Villefontaine, soupçonné de viols sur des élèves de sa classe de CP, a reconnu les faits en garde à vue, mardi soir. Cet enseignant, âgé de 45 ans, est soupçonné d'avoir imposé des fellations à au moins deux fillettes de sa classe. Neuf plaintes correspondant à neuf élèves de cet enseignant ont été enregistrées à ce stade, a précisé le procureur de la République, Matthieu Bourrette.
"Il mérite de mourir". Devant l'école primaire de Villefontaine, les parents sont sous le choc. "Il mérite de mourir franchement. Je souhaite la mort à personne mais ces personnes là qu'elles meurent, c'est horrible de faire vivre ça à des enfants," confie, pleine de larmes, une mère d'élève. "Je ne comprends pas, ce n'est pas humain, on se demande ce qui se passe dans leur tête", ajoute cette maman.
Un "atelier du goût" infligé aux élèves. Selon les premiers éléments de l'enquête, les faits se seraient déroulés entre décembre et mars dernier, au fond d'une salle de classe, derrière un paravent. Le directeur aurait mis en place ce qu'il appelait "un atelier du goût" : les yeux bandés, les enfants devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter. Ce sont les descriptions et les plaintes de deux élèves âgées de six ans qui ont amené leurs parents à porter plainte immédiatement. Avec leurs mots d'enfants, les deux fillettes ont raconté qu'elles avaient dû toucher avec les mains et avec la bouche ce qui ressemblait à un "tuyau" ou à un "zizi".
"Faute". Le père d'une des deux fillettes explique à Europe 1 avoir déposé une plainte contre l'enseignant, l'Education nationale et l'Etat. L'inspection d'académie de l'Isère ignorait tout de la condamnation passée de l'enseignant pour détention d'images pédophiles. "Une faute" pour le père d'une des deux fillettes à qui le directeur d'école a imposé des fellations. "Le mec, il a pris six mois de sursis, une mise à l'épreuve et une obligation de soins, et on le laisse dans l'Education nationale ? Vous avez vu ça où" ?, s'emporte ce parent d'élève.
Une enquête administrative ouverte. La ministre de l'Education a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête administrative, après la révélation de cette affaire. "Afin de faire toute la lumière sur cette affaire et sans préjudice de l'enquête judiciaire placée sous l'autorité du Parquet", la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a "immédiatement diligenté une enquête administrative confiée à l'inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche", a indiqué le ministère dans un communiqué.
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