Opération transparence au sein de la police française. En réaction aux différentes affaires de ripoux ces derniers mois, Manuel Valls a fait de l'opération transparence dans la police et la gendarmerie l'une de ses priorités. Parmi les mesures phares, le ministre de l'Intérieur a annoncé la possibilité pour les citoyens de saisir directement la police des polices. Dès la rentrée, il n'y aura donc plus qu'une seule police des polices, l'IGPN. Europe1.fr fait le point.
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Quel fonctionnement actuellement ? Aujourd'hui, en cas de mauvais traitement, de violence, de corruption de la part d'un policier, la possibilité de saisir ceux que l'on surnomme les "bœuf-carotte" n'existe qu'à Paris et en petite couronne, une zone couverte par l'IGS, l'inspection générale des services. Impossible en effet de le faire dans le reste de l'hexagone - couvert par l'IGPN - où seul le procureur ou le directeur de la police en ont le droit. Un fonctionnement inégalitaire vivement critiqué par le Cour des comptes dans un rapporte rendu en 2010.
Quelle organisation pour la rentrée ? A la fin de l'été, ces deux services disciplinaires vont fusionner. L'IGS va donc disparaître et devenir une délégation régionale, compétente sur toute l'Ile-de-France à partir du 1er janvier 2014. De manière générale, le nombre d'antennes régionales va passer de trois à sept. Et la politique de recours contre les policiers s'harmoniser. Dans la zone couverte par l'IGPN, les procédures contre les policiers sont actuellement moins nombreuses qu'en région parisienne.
"Il y a une inspection générale de la police nationale que nous sommes en train de réformer par une fusion avec l'inspection générale des services de la préfecture de police de Paris qui va s'ouvrir d'avantage aux citoyens, qui va permettre aussi aux citoyens de saisir cette inspection, pour faire en sorte que la déontologie, les valeurs qui sont celles de la police s'appliquent", résume Manuel Valls dans une émission diffusée dimanche soir sur M6.
Comment les citoyens pourront saisir l'IGPN ? A partir de septembre, chacun pourra signaler ses déboires avec les policiers sur le site Internet du ministère de l'Intérieur. Une page spéciale sera donc mise à disposition des citoyens qui auront l'obligation de s'identifier. Les plaintes anonymes seront donc interdites pour éviter les témoignages abusifs.
"C'est un formulaire classique avec quelques demandes de précision : le lieu, la date, l'heure et puis un champs qui sera libre où ils pourront, en une vingtaine de lignes, signaler les faits dont ils ont été témoins, dont ils se plaignent", détaille Marie-France Moneger, la directrice de l'IGPN interrogée par Europe 1.
Quelles réactions des syndicats de police ? Malgré l'impératif de s'identifier, certains policiers craignent d'être submergé par un trop grand nombre de plaintes. "Le fait de permettre le contact avec le public n'est pas un problème pour nous. Mais j'ai peur que la plate-forme serve à tout et n'importe quoi et je doute de la capacité de l'IGPN à tout traiter", s'inquiète Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d'Unité-SGP, principal syndicat de gardiens de la paix. "Ouvrir l'Inspection au grand public va dans le bon sens. Mais il faut qu'il y ait des garde-fous", ajoute de son côté Céline Berthon, numéro deux du Syndicat des commissaires (SCPN), interrogée par Le Monde.
"Notre objectif c'est la transparence". De son côté, la directrice de l'IGPN est consciente que ce nouveau dispositif augmentera le nombre de plaintes mais assure que celles-ci seront très bien gérées. Il est fort possible que le signalement Internet étant facile sera employé plus que ce que l'on a aujourd'hui comme saisine téléphonique ou par courrier. Notre objectif c'est la transparence. Donc tous les messages seront traité avec sérieux et objectivité. Nous ferons un point tous les mois pour voir comment cela évolue.
Quand au rique de receuillir des témoignages peu fiable, la directrice promet que le système a été bien réfléchi."Des témoignages farfelus nous en avons déjà. Donc on sait faire la part des choses. Et quand on ne le saura pas en lisant un message et bien on reprendra contact avec la personne et nous verrons ce qui relève qui témoignage farfelu où ce qui relève de la méconnaissance des modes d'action de la police", précise-t-elle.