Xynthia : une "zone noire" déclassée

Ce panneau, installé sur la zone des Boucholeurs va pouvoir être retiré. Les 88 maisons ne seront pas détruites. © MAXPPP
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et Sébastien Krebs , modifié à

Les 88 maisons situées aux Boucholeurs en Charente-Maritime ne seront finalement pas détruites.

Voilà plus d’un an qu’ils se battaient pour conserver leur maison. Les habitants de la zone des Boucholeurs, l’une de celles frappées par la tempête Xynthia en février 2010, ont enfin eu gain de cause. Le ministère de l’Ecologie a en effet décidé de déclasser le territoire, qui n’est donc plus en "zone noire" ou "zone de solidarité". Conséquence directe : les 88 maison situées sur la zone ne seront pas détruites.

C’est le député de Charente-Maritime, Jean-Louis Léonard, qui a annoncé mardi soir la bonne nouvelle après une réunion au ministère de l'Ecologie en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet. L’élu, par ailleurs maire de Châtelaillon-Plage, l’une des deux communes sur laquelle se trouve la zone des Boucholeurs, a parlé "d’une très grande nouvelle". "C’est un immense soulagement", a abondé sur Europe 1 Didier Roblin, maire d’Yves, l’autre commune concernée. "On a des gens qui venaient toutes les semaines, qui étaient désorientés, qui ne savaient pas quoi penser. Ils ne connaissaient pas le devenir de leur maison. Donc, ils étaient dans une attente, ils pensaient sincèrement qu’ils n’avaient plus d’avenir."

"Un immense soulagement" :

Le deux élus sont parvenus à ce revirement en démontrant "que lors d’un événement type Xynthia, et même supérieur à Xynthia, nous étions capables de protéger l’ensemble du village et une grande partie de la commune, et surtout qu’on était capable de mettre les populations à l’abri du danger", a expliqué Didier Roblin.

Les deux maires pestent tout de même contre le temps perdu. "C’était vraiment un travail de longue haleine. Il était grand, grand temps que ça s’arrête", pour Didier Roblin. De son côté, Jean-Louis Léonard a jugé "regrettable que durant un an, l'Etat se soit entêté à maintenir cette pression sur des habitants déjà traumatisés".

Et puis il y a l’aspect financier. Car 31 des 88 maisons ont déjà été vendues à l’Etat. "Ça représente plus de 15 millions d’euros", a jugé Didier Roblin. "Quand on voit que le plan de protection coûte au total 20 millions d’euros, quel gâchis !", a dénoncé l’élu.