"Le Père Noël est un mythe, pas un mensonge", disait Françoise Dolto. A partir d’un certain âge, les enfants commencent à se poser beaucoup de questions sur l’existence du Père Noël. Pour tenter d’y voir plus clair, la pédopsychiatre Gisèle George répond à nos questions.
Est-ce qu’il y a un âge pour arrêter de croire au Père Noël ?
Il y a des faits qui empêchent d’y croire plus longtemps mais il n’y a pas d’âge limite. Aux alentours de 5-7 ans, à la fin de la maternelle ou au début du CP, il y a toujours un petit copain bien intentionné qui vend la mèche. Les parents peuvent percevoir ce moment car l’enfant va commencer à poser de nombreuses questions comme ‘pourquoi le Père Noël a les mêmes chaussures que Pape ?’ ou ‘pourquoi il est passé chez grand-mère et chez moi ?’
Comment expliquer qu’un enfant de 9-10 ans y croit encore ?
Les enfants me racontent qu’ils n’y croient plus à cet âge-là. Ils savent que le Père Noël n’existe pas. Mais ils voient que leurs parents font tout pour organiser leur croyance et ils vont respecter cette fantaisie parentale. Aux alentours de 9-10 ans, ce sont donc les parents qui imposent leurs croyances à leurs enfants. Leur imposer trop longtemps cette croyance n’est pas très productif.
Existe-t-il un meilleure moyen de dire la vérité aux enfants ?
Que les parents décident ou non de continuer à faire croire au Père Noël, le plus important est le dialogue. Ils doivent assumer et avec leurs mots à eux, expliquer simplement les choses. Quand ils doivent mettre fin au conte, pas besoin d’y mettre fin comme un deuil mais en expliquant que c’était une belle histoire, une fantaisie qu’on raconte pour les fêtes de fin d’année. Il ne faut pas non plus mettre un terme à l’imaginaire de l’enfant. Il faut pouvoir continuer à susciter chez lui une certaine créativité.
Les parents qui disent à leurs enfants dès le plus jeune âge que le Père Noël n’existe pas, qu'en pensez-vous ?
Si c’est leur choix, ce n’est pas critiquable. Je pense qu’il n’y a pas de nécessité absolue de faire croire au Père Noël à ses enfants. Il y a plein de pays où les enfants n’y croient pas et ce n’est pas pour autant un drame. L’important est de lui donner envie de se créer d’autres imaginaires, de se raconter des histoires. Mais pas forcément celle du Père Noël, encore moins habillé en Coca-Cola…