JEUNESSE. Plus les délinquants sont jeunes, plus ils ont de risques de récidiver. C'est, en résumé, l'une des principales conclusions d'une étude publiée mardi par le ministère de la Justice. Un travail, mené à partir des données du casier judiciaire, qui passe à la loupe le parcours des quelque 500.000 personnes condamnées en 2004 pour des délits, jugés au tribunal correctionnel, ou contraventions de 5e classe, sur la période pré et post condamnation, entre 1996 et 2011.
Jeunesse et première condamnation. Si les jeunes ont donc plus tendance à replonger que leurs aînés, l'âge n'est pas la seule caractéristique du récidiviste. On constate ainsi qu'un délinquant qui a déjà récidivé est beaucoup plus enclin à commettre un nouveau délit qu'un délinquant condamné seulement pour la 1ère fois. Ainsi, parmi les condamnés de 2004 qui avaient déjà eu affaire à la justice auparavant, 63% ont été condamnés par la suite. Le taux est de 32% pour les "primo-condamnés"
Les délits routiers et le trafic de stupéfiants en pointe. L'étude montre aussi que la récidive dite "légale", c'est-à-dire le fait de commettre exactement la même infraction, touche certains condamnés pour délits particuliers. Ainsi si la moyenne globale de la récidiviste légale est de 43%, il grimpe à 69% pour les délits routiers, 46% pour le trafic ou usage de stupéfiants, 44% en matière de vols et 40% pour les violences volontaires.
Des données purement statistiques, donc partielles. La seule limite de cette étude tient dans le fait qu'elle ne s'appuie uniquement sur les données contenues dans le casier judiciaire. Elle ne prend ainsi pas en compte de l'environnement social et économique. L'emploi, la réinsertion, le logement, le quartier, la famille, ou encore l'addiction à la drogue ou à l'alcool, sont pourtant d'authentiques vecteurs de récidive.